Homélie 10 juillet 2016 ; le bon samaritain

bon_samaritain

15è dimanche ordinaire C ; 10 juillet 2016 ;
paroisse Saint Jean XXIII Rennes ; Homélie

Au docteur de la loi qui vient de mettre Jésus à l’épreuve et de discuter des subtilités de la loi, Jésus l’invite à une mise en pratique dans son comportement, en le plaçant directement dans le concret de la vie, à travers la parabole du samaritain.

Alors Jésus lui présente un visage, le visage de l’homme blessé, symbole de tous les visages que nous pouvons rencontrer : le visage du conjoint qui a faim de tendresse et qui ne peut plus le solliciter ; le visage de l’enfant qui a soif de reconnaissance de ses parents ; le visage de cette célibataire qui désire se retrouver en famille mais qui n’ose plus s’inviter ; le visage du collègue de travail qui a besoin d’être encouragé ; le visage de cet ami qui a besoin d’un soutien spirituel… Face à tous ces visages qui sollicitent mon attention, je ne peux m’abriter derrière un minimum vital, car on n’a jamais fini d’aimer en chacun de ces visages, puisqu’ils sont visage du Christ lui-même.

Ne condamnons pas trop vite le prêtre et le lévite qui passent sans s’arrêter : c’est aussi chacun de nous. Le samaritain, lui, a su faire face : il a vu, et il s’est laissé émouvoir ; il ne tient pas compte de son horaire qui retarde son voyage. Il nous révèle qu’aimer, c’est être en éveil, c’est être attentif à l’imprévu, c’est laisser son cœur ouvert devant le malheur de l’autre.

Oui, cet évangile nous révèle des points importants, et je voudrais en souligner quelques-uns :

Tout d’abord, il nous révèle qu’aimer, c’est faire. L’amour vrai est un service réel, un service concret, efficace, compétent. Mais il existe des situations de détresse que nous ne pouvons pas prendre en charge seuls. Alors il nous faut tout un discernement pour faire face avec d’autres. Oui, aimer c’est souvent une affaire de collectif, une affaire de solidarité et de fraternité collective.

Puis ce texte nous révèle que l’amour authentique n’a pas de frontières, il s’adresse à tout homme quel qu’il soit, simplement parce qu’il est un homme dont la route croise la mienne. Le juif blessé était un inconnu pour le samaritain qui passait. Ca nous montre l’universalité de la charité, qui ne fait acception de personne, qui ne reste pas confinée dans le cercle restreint de ceux qui nous ressemblent, qui ont la même culture, le même milieu que nous… L’amour s’adresse à tout homme, même aux ennemis. En effet le juif blessé sur le bord de la route est non seulement un inconnu pour le samaritain, mais il est en plus un ennemi. Et c’est bien là qu’éclate la gratuité de l’amour, qui n’attend pas la réciprocité, qui joue à fonds perdus.

Ce texte nous révèle encore que l’amour authentique s’approche de l’autre. Pour Jésus, la question n’est pas de savoir qui est mon prochain, de définir les autres à partir de moi, comme si j’étais le centre du monde. Mais la question devient : que vais-je faire pour me rendre proche des autres et d’abord de ceux qui vivent auprès de moi ? Car finalement, c’est moi qui suis le prochain, lorsque je découvre le besoin profond de l’autre et que j’accepte de venir auprès de lui, lorsque j’accepte que s’approchent de moi ceux qui ont besoin d’être écoutés, réconfortés, soutenus dans l’épreuve. Donc la vraie question, ce n’est pas : qui est mon prochain, mais de qui je me fais proche réellement ?

Et puis l’amour doit être généreux, pas mesquin. Le samaritain n’a pas fait que le minimum, il a fait tout ce qu’il pouvait, largement. Le mesquin est tourné vers lui-même. Il voit des choses à faire pour les autres, mais il dit : pourvu que j’en fasse le moins possible.

Et puis enfin, l’amour authentique doit être cordial. Ce n’est pas parce que nous avons pansé les plaies d’un malheureux que nous l’aurons aimé, je peux  soigner un malade sans le regarder…  Le samaritain est ému de compassion, il fait preuve de cette qualité d’être qu’est la cordialité. Dans ce que nous faisons, c’est la mise en œuvre de nos capacités d’affection, de bonté profonde, de chaleur humaine qui rectifie ce que nos actions comportent de trop d’utilitaire. Et alors la vraie relation se crée, l’amitié, la communion.

Finalement, pour conclure, ce texte est à accueillir dans toute sa profondeur spirituelle. Il nous révèle que, laissés à nos seules forces, c’est impossible pour nous de vivre cet amour authentique du prochain. Alors il nous faut contempler le Christ pour obtenir l’amour. Jésus est l’authentique bon samaritain. Il est venu panser les plaies des voyageurs que nous sommes avec l’huile de sa miséricorde. Il s’est mis à voyager sur les routes humaines au péril de sa vie. Il donne à l’aubergiste deux pièces d’argent. Mais il nous donne aujourd’hui tout le trésor des sacrements. C’est ce trésor du sacrement du baptême que nous allons vivre en cette célébration pour le petit Loïc, c’est ce trésor de la première communion que vont recevoir Enas et Marie.

Alors contemplons Jésus et laissons l’Esprit-Saint travailler notre cœur, pour qu’il enracine toujours plus profondément en nous les qualités du cœur de Jésus lui-même.

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

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