Homélie du 14e dimanche par Pierre Rivalan, diacre

Retour sur la messe du 14e dimanche des 2 et 3 juillet 2022. "Vivons un dimanche de l'émerveillement. Pour quoi, pour qui s'émerveiller?" Retrouvez l'homélie de Pierre Rivalan, diacre.

« Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups »

Jésus a besoin de disciples pour annoncer la bonne nouvelle.

« Voici que je dirige vers elle la Paix comme un fleuve »

« je porte dans mon corps les marques des souffrances de Jésus »

« ce qui compte c’est la création nouvelle »

« Votre Paix ira reposer sur lui »

« Les 72 Disciples revinrent tout joyeux »

Les textes du jour évoquent notre mission à tous de Baptisé.

Vivons un dimanche de l’émerveillement… afin que vous débordiez d’espérance

A la suite des visites pastorales de notre archevêque, une lettre pastorale a été écrite avec des orientations.
La première de ces orientations est :
« Vivons un Dimanche de l’émerveillement »

Et le titre de cette lettre pastorale, c’est :
« Afin que vous débordiez d’espérance »

Notre paroisse vous propose donc, ce week-end, en réponse à notre archevêque le Dimanche de l’émerveillement.

Pour commencer, je voudrais vous lire cette orientation, pour voir quel est son objectif. Ensuite je reviendrai sur les textes.

Pour quoi s’émerveiller ou pour qui ?

La première lecture nous donne tout le sens de l’émerveillement.
Pour quoi s’émerveiller ou pour qui ?

Est-ce que ce sentiment d’émerveillement est quelque chose de personnel ?
Est-ce un sentiment qui est plus grand que nous?

Isaïe nous dit :  » Réjouissez-vous avec Jérusalem ».

Bien sûr, au-delà de la ville c’est bien ce qu’elle représente qui est important.
Lieu de la présence de Dieu.
Cela peut nous dire quelque chose du Ciel
La Jérusalem céleste, c’est le ciel et la Gloire de Dieu.

Sachons nous émerveiller de tous les fruits récoltés cette année

L’émerveillement ne serait-il pas de reconnaître dans ce sentiment le lien avec le ciel.
Comme si les signes que nous voyons étaient cette nourriture délicieuse qui nourrit.

Alors, comme nous le dit l’orientation de la lettre pastorale,
il est bon de rendre grâce pour les fruits.

 » Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés. Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse ; et vos os revivront comme l’herbe reverdit. « 

Dans la lettre de saint Paul, c’est la croix qui nous ouvre à la création nouvelle. Le sens de la Croix, comme le signe du Baptême. La création nouvelle.

Voilà la Croix du Christ dont nous parle saint Paul

Dans ce Dimanche de l’émerveillement, nous pouvons nous émerveiller de toutes les vies nouvelles de cette année.
Je ne parle pas que des baptisés, mais encore une fois de tous ces fruits récoltés.
Toutes les belles choses qui apparaissent sur les photos qui sont disposées sur le panneau.

Je pense au pèlerinage paroissial, où nous avons partagé de belles choses.
Je pense aux célébrations avec les enfants des premières communions.
Je pense aux baptêmes célébrés à la Grotte à la Pentecôte.
Il y en a plein d’autres, que nous pourrons partager peut-être tout à l’heure autour d’un verre.

Voilà la Croix du Christ, dont nous parle saint Paul.

Sachons-nous émerveiller également des choses simples de la nature.
Ici à Paimpont, nous sommes comblés par les merveilles de la Création.

Est-ce que nous nous sentons envoyés vers les autres ?

Et enfin cet Évangile.
Nous voyons les 72 Disciples qui revinrent tout joyeux.
Je ne voudrais pas rester sur le chiffre 72, mais dans les Ecritures, les chiffres ont tellement d’importance qu’il est bon de s’y arrêter.

Lorsque Jésus désigne 72 disciples pour évangéliser les villes et localités (cf. Lc 10,1), l’évangéliste fait allusion dans la Genèse (Gn 10) à la somme totale des peuples et nations répartis sur la terre. Manière de signifier que Jésus leur confie le soin de faire parvenir l’Évangile à toutes les nations du monde.

C’est donc important de voir que nous avons cette mission d’évangélisation.

Dans le temps de l’envoi, en fin de cette célébration, et à la fin de chaque célébration, Jésus nous envoie comme des disciples.
Le prêtre qui nous envoie fait comme Jésus.
Est-ce que nous nous sentons envoyés vers les autres ?

L’accueil est lié à la fraternité

L’autre point important dans cet évangile, c’est l’accueil.
Et l’accueil est lié directement à la fraternité.

« Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. » 

Cela nous amène à réfléchir sur le sens de notre vie.

Baptisés, nous sommes tous envoyés.
 » Allez comme des agneaux au milieu des loups « 

C’est-à-dire que vous avez à vivre dans le monde avec les difficultés que nous pouvons rencontrer.

La clé du discernement, c’est la paix… Sans la paix, la rencontre ne porte pas de fruit

La première chose, c’est donc d’aller vers l’autre et de lui apporter la Paix,
Avec humilité, il faut accepter que l’autre ne nous accueille pas.
Alors nous repartons avec la paix.
C’est-à-dire que nous ne devons pas nous décourager.

Par contre, si l’autre accueille la paix que nous souhaitons partager, alors nous pouvons commencer une histoire.
Alors nous trouvons notre place dans la maison.

Cette maison peut s’appeler « Famille de Dieu » comme nous le disait notre Archevêque dans l’orientation n°1
Cette maison, c’est peut-être l’ÉGLISE.
Cette maison, c’est peut-être une association.
Bref, un lieu où la paix règne, parce que la personne est à sa place.

Nous pouvons donc nous dire les uns les autres, où est notre place, et quand nous sommes à une place, se poser la question si nous méritons notre salaire.

Nous voyons bien que la clé du discernement, c’est la PAIX.

Si la PAIX n’est pas accueillie, la rencontre ne porte pas de fruit.

L’émerveillement est orienté vers le ciel

Mais attention, entendons bien la fin de cet ÉVANGILE.

« Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

Nous revenons à l’EMERVEILLEMENT.

Si nous voyons l’émerveillement simplement comme quelque chose que nous trouvons beau, qui nous met en joie, bref qui satisfait notre plaisir personnel, nous oublions l’essentiel.

L’ÉMERVEILLEMENT EST ORIENTÉ VERS LE CIEL

VERS JÉRUSALEM
VERS NOTRE PÈRE
VERS LE SALUT

ÉMERVEILLONS NOUS D’ÊTRE SAUVÉ PARCE QUE NOTRE NOM SE TROUVE INSCRIT DANS LES CIEUX.

Pierre Rivalan, diacre

Ce que dit l'orientation n°1 de la lettre pastorale

 » Vivons un dimanche de l’émerveillement « 


Notre diocèse sera la « famille de Dieu » laissant voir le
Royaume s’il sait rendre grâce pour ses dons. Comment le
« merci » les uns aux autres et le « merci » à Dieu irriguent-ils
nos comportements, nos réunions, nos regards ?

Je souhaite qu’il y ait chaque année un «dimanche de l’émerveillement» dans tout le diocèse.  Je voudrais qu’une réflexion soit menée afin de voir quelle serait la meilleure manière de le proposer et de le vivre dans nos paroisses, nos aumôneries, nos services, nos établissements scolaires et nos mouvements. Je propose qu’une action de grâce soit exprimée à chaque Prière universelle lors de l’Eucharistie dominicale.

Je demande que le Service de pastorale liturgique et sacramentelle forme les guides d’obsèques et les Équipes d’accompagnement des familles en deuil afin que les célébrations des obsèques expriment avec doigté une juste action de grâce.

Jésus nous invite à rendre grâce pour ceux qui annoncent son
« nom », alors même qu’ils ne sont pas «avec nous» (cf. Luc
9,49-50). Oui, il est bon qu’une communauté chrétienne, qui
peut-être éprouve de grandes difficultés, rende grâce pour les
« fruits » portés par une autre communauté.
Que chaque communauté sache rendre grâce pour le témoignage porté par la «famille de Dieu» dans laquelle Dieu nous a placés, en Ille-et-Vilaine !

Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes