Messe du 32e dimanche : l’homélie du père Lepage

«Nous, les chrétiens, c’est sur la Résurrection de Jésus que nous devons appuyer notre foi... C'est cette joyeuse espérance que nous devons avoir...". Retour sur l’Évangile et les lectures du 32e dimanche : l’homélie du père Fernand Lepage.

Voilà encore des textes de la Parole de Dieu bien surprenants, que ce soit la première lecture ou que ce soit ce qui est raconté dans l’Évangile. Mais ils abordent des problèmes d’avenir qui ont été évoqués en cette fête de la Toussaint et de commémoration des défunts… ces problèmes de l’au-delà après la mort.

Le Roi du monde nous ressuscitera pour une Vie éternelle

De tout temps, les hommes se sont posé des questions ; et même devenus croyants comme les juifs, cette vie après la mort n’est pas évidente. La première lecture extraite du livre des Martyrs d’Israël (ou des Maccabées, comme on disait autrefois) reflète cette marche vers la foi et la Résurrection. Après les épreuves subies – elles sont décrites de façon cruelles, il est affirmé : «Le Roi du monde nous ressuscitera pour une Vie éternelle» (2 M 7, 1-2.9-14).

Écrite vers 150 avant Jésus-Christ, cette page ne faisait pas l’unanimité chez les juifs… Et au temps de Jésus, certains, encore, refusent cette possibilité de Résurrection, de vie après la mort. Ce sont les sadducéens, des responsables religieux, qui racontaient à Jésus cette histoire bien drôle des sept frères qui viennent épouser successivement la même femme, car ils meurent l’un après l’autre. Et pour ridiculiser la résurrection, ils demandent à Jésus : «Cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ?»

Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants

Jésus relève le débat et part de la réalité dont nous faisons l’expérience en ce monde. Il nous dit : «Les enfants de ce monde [que nous sommes] prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari.» (Lc 20, 27-38).
Jésus argumente sur cette vie future, car tous nous aurons à faire le passage par la mort, inévitable pour tous les enfants de ce monde, mais passage qui conduit à une autre Vie, Vie qui reste mystérieuse.
Jésus affirme sa foi en la Résurrection, en prenant comme exemple ces paroles de Moïse… paroles dont les saducéens se référaient volontiers. «Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui.»

Nous, chrétiens, c’est bien sur la Résurrection de Jésus que nous appuyons notre foi, c’est sur l’espérance en cette Résurrection que nous devons conduire notre vie

Finalement, c’est la confiance en la Vie qui est répétée dans ces divers textes de la Parole de Dieu. Nous ne pouvons pas croire en un Dieu qui refuse la Vie, mais nous croyons en ce Dieu qui nous fait à son image, il veut que nous partagions sa gloire. Il nous l’a montré en nous envoyant son fils, Jésus le Christ. Lui qui a partagé notre condition humaine, est passé par la mort, mais pour s’ouvrir à cette Vie près de Dieu son Père, la Vie de Ressuscité…
Nous, chrétiens, c’est bien sur la Résurrection de Jésus que nous appuyons notre foi, c’est sur l’espérance en cette Résurrection que nous devons conduire notre vie terrestre en ce monde, et dès maintenant.
C’est Jésus qui nous a dit la direction à prendre : « Je suis le chemin, la vérité et la vie »… et marchant à sa suite, dans les conditions qui sont les nôtres, nous nous préparons à cette vie de Ressuscité, une vie autre que nous ne pouvons pas décrire. Même dans l’Écriture, la Parole de Dieu, nous ne trouvons pas d’explications précises, si ce n’est cette réalité de la Vie avec Dieu, qui est le Dieu des Vivants et des Morts.
C’est cette joyeuse espérance que nous devons avoir en ces jours où nous nous souvenons de nos défunts… et de ceux qui partagent dès maintenant cette Vie nouvelle…

 Que le Seigneur vous affermisse en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien

Et comme la rappelait l’apôtre Paul aux chrétiens de Thessalonique : «Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père qui nous a aimés et nous a, pour toujours, donné réconfort et bonne espérance par sa grâce…  Que le Seigneur vous affermisse en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien». Amen

père Fernand LEPAGE.

 

Évangile selon saint Luc (20, 27-38)

Quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent :
« Maître, Moïse écrit pour nous : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère. Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; le deuxième, puis le troisième épousèrent et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
Jésus leur répondit :
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le  récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »