1er dimanche de l’Avent : « Veillez dans l’espérance »

Le premier dimanche de l’Avent marque le début de la nouvelle année liturgique. Les textes invitent à "se tenir prêts, à rester éveillés...". Le père Fernand Lepage l'a souligné dans son homélie des 26 et 27 novembre 2022. "Même si nous sommes confrontés à des moments difficiles, l'espérance doit rester forte dans nos cœurs de chrétiens..."

Avec ce premier dimanche de l’Avent, nous ouvrons une nouvelle année liturgique. C’est l’Avent qui nous prépare à Noël… Mais la liturgie de ce dimanche ne nous parle pas de cette fête de Noël… Elle porte plutôt notre regard sur l’avènement définitif de Jésus, le Fils de l’Homme… Il est venu – ce sera la fête de Noël – il vient encore dans vies… et il viendra un jour à la fin des temps… Nous commençons par ce dernier temps pour nous éveiller dès maintenant à l’espérance ; il nous faut constamment la faire resurgir dans nos cœurs de chrétiens.

Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour
votre Seigneur vient… L’Évangile de Matthieu est une invitation à nous tenir prêts, à rester éveillés…

L’Évangile de Matthieu, très proche de l’Évangile de Luc, entendu il y a quinze jours, est une invitation à nous tenir prêts, à rester éveillés, nous qui vivons des événements aussi sombres, parfois inexpliqués, qui marquent notre histoire humaine. C’est le rappel du déluge au temps de Noé, de désastres imprévus dans notre vie d’homme et de femme… Et Jésus dit : « Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient ! » Cette venue ne peut pas s’enfermer sur la naissance de Jésus à Noël. Elle est constante et bien diversifiée.

Paul adresse le même appel aux chrétiens de Rome : « C’est le moment, l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants. »
Et il invite ces nouveaux chrétiens à se conduire de façon honnête, « en rejetant orgies, buveries, débauches … ». Et il souhaite « qu’ils se revêtent, s’habillent du Seigneur Jésus-Christ… » Pendant ce temps de l’Avent, c’est bien ce que nous devons rechercher et poursuivre…

De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles […] ils n’apprendront plus la guerre… (Isaïe)

Nous devons, comme le dit la première lecture, laisser le seigneur « nous enseigner ses chemins, marcher à sa lumière… » car il veut que nous fassions partie d’un peuple qui recherche la paix.
Le prophète Isaïe l’exprime dans un texte très poétique, quand il dit des peuples, des nations : « De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles […] ils n’apprendront plus la guerre ».

« Combien de peuples, combien nous-mêmes, nous sommes éloignés de réaliser cette marche vers le Seigneur, qui pourtant comme nous invite le prophète : « Venez, maison de Jacob ! Marchons à la lumière du Seigneur », ou comme l’exprime saint Paul « Rejetons les œuvres des ténèbres, et revêtons-nous des armes de la lumière. »

Ces formules ne sont-elles que des vœux pieux pour l’entrée en ce temps de l’Avent? N’est-ce pas plutôt ce que doit être l’espérance qui nous permet de porter le présent. C’est aujourd’hui, c’est demain que nous sommes toujours confrontés à des moments difficiles, à des événements de révolte, de haine de guerre… et nous les vivons dans notre monde actuel, même au sein de l’église ; nous les connaissons ces scandales.

 Il faut nous lever pour aller à la rencontre de ceux et celles que le Seigneur met sur notre chemin pour les servir et par là aller à la rencontre du Seigneur Jésus, lui-même

Pourtant l’espérance doit rester forte en nous, l’espérance dans un monde meilleur, espérance que le message de Jésus Christ, sa Bonne Nouvelle, soit toujours accueilli et vécu par des hommes de notre temps, par nous…

Je le sais : jamais cela n’est totalement acquis. Mais comme le dit Paul: « Il ne faut pas s’endormir. » Au contraire, « il faut nous lever » pour aller à la rencontre de ceux et celles que le Seigneur met sur notre chemin pour les servir et par là aller à la rencontre du Seigneur Jésus lui-même, qui vient comme il est déjà venu… Ce que nous rappellerons particulièrement à Noël !

père Fernand Lepage