2e dimanche de l’Avent : « Préparez le chemin ! »

En ce deuxième dimanche de l’Avent, pourquoi évoquer cette prophétie d’Isaïe: « Un rameau sortira de la souche de Jessé »? Pourquoi reprendre l’annonce de Jean le Baptiste qui nous invite à nous convertir et à préparer le chemin du Seigneur ? Nous le savons : Jésus est venu, il a été accueilli – il est vrai avec difficulté pour certains – et à sa suite des hommes se sont mis en route. Et sa Bonne nouvelle est parvenue jusqu’à nous.

 Tout ce qui a été écrit à l’avance dans les livres saints l’a été pour nous instruire, afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, nous ayons l’espérance (saint Paul)

Pourquoi nous rappeler tous ces événements ? C’est saint Paul qui nous donne la clé pour comprendre ce mystère de l’Écriture. Dans ce passage de la Lettre aux Romains (Rm 15, 4-9) que nous venons d’entendre, il dit : « Tout ce qui a été écrit à l’avance dans les livres saints l’a été pour nous instruire, afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, nous ayons l’espérance. »

Le temps de l’Avent est vraiment le temps de l’Espérance. Nous faisons confiance en ce qui nous a été annoncé. Nous faisons confiance à cet avenir promis, à ce que Jésus est déjà venu réaliser. Et c’est Paul qui continue en exhortant ses jeunes chrétiens : «Accueillez-vous donc les uns les autres pour la gloire de Dieu».

Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte; car la connaissance du Seigneur remplira le pays (Isaïe)

Par cette persévérance et ce réconfort, nous vivons cet amour avec lesquels nous voulons construire un monde plus vivable. C’est ce que proclamait le prophète Isaïe quand il voyait ce rameau sorti de la souche de Jessé, celui qui grâce à l’esprit pourrait rétablir plus de paix fondée sur la justice et la fidélité.

Et il développait un futur idéal avec ces images pourtant très poétiques des animaux qui se rencontrent, et de la nature. Il n’y aura plus de conflit. « Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte; car la connaissance du Seigneur remplira le pays ».

Ce rameau qui sortira de la souche de Jessé », c’était Jésus qui était annoncé […] quand Jean le Baptiste proclame dans le désert: « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche »

Dans « ce rameau qui sortira de la souche de Jessé », c’était Jésus qui était annoncé. Ce Jésus qui survient à un moment donné, quand Jean le Baptiste proclame dans le désert: « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » (Mt 3, 1-12),

Mais il faut préparer le chemin du Seigneur pour l’accueillir vraiment. C’est là la tâche remplie par Jean le baptiste de façon très austère par sa tenue, par sa nourriture, par ses paroles très sévères, et par le rite du baptême.

Jean le baptiste était orienté pour faire naître l’espérance au cœur de ses contemporains, pour qu’ils puissent s’ouvrir à la Bonne Nouvelle et en vivre…

Avant tout, Jean le Baptiste invite les gens de Palestine à se convertir pour accueillir Jésus Christ, « celui qui baptisera dans l’Esprit Saint ». Jean le baptiste était orienté pour faire naître l’espérance au cœur de ses contemporains, pour qu’ils puissent s’ouvrir justement à la Bonne Nouvelle et à en vivre. La Bonne Nouvelle de Jésus Christ.

C’est la même actualité pour nous qui nous disons chrétiens, c’est-à-dire attachés à Jésus Christ. Notre espérance s’appuie sur Jésus Christ, sur ce qu’il nous a révélé pour que nous puissions avancer, marcher à sa suite.

Ce rappel de la venue de Jésus qui a triomphé dans la mort sur la croix et sa résurrection, doit nous motiver pour faire surgir l’amour, prendre notre part pour construire un monde plus juste, un monde de paix

Nous savons que, dans notre monde, dans notre pays, en Eglise même, cette marche n’est pas évidente. Les événements – que ce soient les guerres, les refus de justice, que ce soit la crainte, la peur devant la maladie, devant la mort, devant toute angoisse, devant les scandales – ces événements empêchent d’avancer dans l’espérance, de faire confiance en ce que Jésus est venu mettre dans nos vies.

Pourtant, ce rappel de la venue de Jésus d’abord à Noël, puis pour ses contemporains, cette venue qui a triomphé dans sa mort sur la croix et sa résurrection. Cette venue doit toujours nous motiver pour continuer à faire surgir l’amour, à prendre notre part pour construire un monde plus juste, un monde de paix.

Entendons encore en ce 2^e dimanche de l’Avent ce que proclame Jean Baptiste en reprenant un texte d’Isaïe pour préparer le chemin du Seigneur : « Rendez droits ses sentiers ». C’est vers là que nous sommes invités à avancer, plein d’espérance, et soutenus par l’Esprit Saint.
Amen.

père Fernand Lepage