« Une Église missionnaire qui va aux périphéries »

3E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (B) . Les débuts missionnaires de Jésus et l’appel de ses premiers compagnons restent d’actualité. L’homélie de Michel Montagne, diacre permanent de la paroisse Saint-Judicaël en Brocéliande, des 20 et 21 janvier 2024.

« Ne nous voilons pas la face. Aujourd’hui, le Christ nous envoie dans un monde païen », dit Michel Montagne, diacre permanent, dans son homélie du 3e dimanche du temps ordinaire (photo : archives Paroisse Saint-Judicaël).
« Ne nous voilons pas la face. Aujourd’hui, le Christ nous envoie dans un monde païen », dit Michel Montagne, diacre permanent, dans son homélie du 3e dimanche du temps ordinaire (photo : archives Paroisse Saint-Judicaël).

MÉDITATION DE LA PAROLE  

Aujourd’hui, j’ai l’impression que Jésus est là, devant nous,
il nous parle pour nous dire l’essentiel de son message :

« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ».
« Venez, suivez-moi », nous dit-il ensuite.

Mais, comme les habitants de Ninive, prenons-nous cet appel au sérieux ? Oui, je crois que comme eux, nous pourrions dire : « Je me suis éloigné de Toi, Seigneur, fais-moi à nouveau entendre ton appel à la conversion. »

 

Paul veut nous dire que c’est seulement l’essentiel qui doit nous préoccuper, or l’essentiel, c’est bien la vie dans le royaume

Dans la seconde lecture, saint Paul, lui, ajoute que nous ne devons pas différer notre oui, car le temps pour se décider est en train de passer.

 

Au temps de saint Paul, les chrétiens étaient persuadés que la fin des temps serait pour bientôt. L’important était d’être détaché des activités terrestres, d’être prêt pour la venue imminente du Christ.

Nous aurions tort de croire que ce message est aujourd’hui dépassé, car le temps, notre temps, est limité, rien n’est définitif ici-bas.
Il faut donc fixer notre cœur sur ce qui ne sera pas anéanti par la mort, plus exactement sur Celui qui nous sauvera du néant ; et de la mort.
L’éternité est si importante que ce qui est en train de se passer n’est pas prioritaire.

Paul veut nous dire que c’est seulement l’essentiel qui doit nous préoccuper, or l’essentiel, c’est bien la vie dans le royaume.

 

Jésus va vers tous les hommes, il veut une Église en plein milieu païen, une Église missionnaire, qui va aux périphéries comme nous le demande le pape François

 

Mais réfléchissons sur cet évangile de Marc, que nous allons lire, méditer et prier dimanche après dimanche, jusqu’à la fin du temps ordinaire.

Voici donc aujourd’hui les débuts missionnaires de Jésus
et l’appel de ses premiers compagnons.

Peu avant son arrestation Jean Baptiste, après avoir baptisé Jésus dans le Jourdain, avait proclamé :
« Après moi vient Un plus fort que moi ».

Le ministère de Jésus commence quand se termine celui de Jean Baptiste. Jésus sait déjà que, lui aussi, il sera arrêté.

Jésus, qui était probablement sur les bords du Jourdain, partit pour la Galilée. Pourquoi ne va-t-il pas à Jérusalem toute proche ? On dirait qu’il veut marquer sa préférence pour cette terre, cette terre qu’Isaïe avait appelé la « Galilée des païens », une région frontière fortement mélangée d’étrangers.

Je crois qu’il s’agit déjà d’un message du Christ :
Jésus va vers tous les hommes, il veut une Église en plein milieu païen.
Il veut une Église missionnaire, une Église qui va aux périphéries comme nous le demande le pape François.

Aujourd’hui, le Christ nous envoie en plein milieu déchristianisé.
Oui, ne nous voilons pas la face, comme le disait Mgr Hippolyte Simon, il y a pratiquement une vingtaine d’années dans un livre :   » Nous sommes dans une France païenne.  »

 

Vivons les Béatitudes… Des chrétiens tristes et moroses sont-ils vraiment dans l’Espérance, annoncent-ils un royaume d’amour ?

 

Jésus proclame la Bonne Nouvelle :
Dieu plein d’Amour et de miséricorde veut nous pardonner ;
mes amis, la mort n’est pas un trou désespérant.
Vivons les Béatitudes… faisons en sorte que nos liturgies, nos proclamations, nos vies soient elles-mêmes des Bonnes Nouvelles ?

Des chrétiens tristes et moroses sont-ils vraiment dans l’Espérance,
annoncent-ils vraiment un royaume d’amour ?

Jésus dit : « les temps sont accomplis ».
Le règne de Dieu qui est tout proche.

Règne de Dieu : mot étrange et difficile à comprendre pour nous ;
il signifie le plan d’amour de Dieu pour faire réussir nos vies.
Mais pas demain. Non. Aujourd’hui, Tout de suite !

« Convertissez-vous », nous dit Jésus.
alors changeons de direction. Tournons-nous vers Dieu.

Et croyons à cette Bonne Nouvelle, non pas avec la tête, de façon purement intellectuelle, mais avec tout notre cœur.

Oui, voilà le résumé, l’essentiel du message de Jésus, l’essentiel de notre foi! Jésus veut me rendre heureux.

Ai-je assez la foi, ai-je la force et le courage d’y mettre le prix pour changer ?

Alors Seigneur par ton eucharistie, où nous te rendons grâce,
donne-nous cette foi, cette force et ce courage.

 

 

Michel Montagne,
diacre permanent de la paroisse Saint-Judicaël en Brocéliande.