« Vous n’avez qu’un seul Père, vous êtes tous frères »

31e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A. En reprochant aux scribes et aux pharisiens de ne pas donner l’exemple, de courir après les titres et les honneurs, Jésus nous met aussi en garde. «  Vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. » L’abbé Fernand Lepage, prêtre de la paroisse Saint-Judicaël en Brocéliande, le rappelle dans son homélie des 4 et 5 novembre 2023.  

L’abbé Fernand Lepage lors de la messe qu’il a présidée samedi 4 novembre 2023 à Saint-Péran.
L’abbé Fernand Lepage lors de la messe qu’il a présidée samedi 4 novembre 2023 à Saint-Péran.

MÉDITATION DE LA PAROLE 

Que ce soit la première lecture ou l’Évangile, nous retrouvons des avertissements, des mises en garde sur nos paroles, nos gestes, notre comportement face à nos frères et sœurs. Pourtant, nous voulons améliorer notre vie. Nous souhaitons rejoindre les saints et saintes que nous avons honorés mercredi. Aujourd’hui, accueillons ce que Jésus déclare aux foules en regardant ce que disent et font les scribes et pharisiens, qui étaient pourtant des gens admirés.

Nous-mêmes pouvons avoir de belles paroles, mais nos actes correspondent-ils à ces paroles ?

D’abord, Jésus remarque : « Ils disent et ne font pas. » Nous-mêmes pouvons avoir de belles paroles, mais nos actes correspondent-ils à ces paroles ?

Ensuite, il y a la manière d’exercer l’autorité. Le faisons-nous pour dominer et rendre service ? Les pharisiens et les scribes « chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt ». Alors que nous devons apporter aide, secours à ceux que nous rencontrons, ne pas hésiter à les décharger, à rendre aux autres les fardeaux moins pesants.

En troisième lieu, Jésus parle de l’extérieur. « Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens […] ils aiment les places d’honneur dans les dîners […] recevoir les salutations… » Cette recherche du paraître éloigne ces hommes de Dieu. Et il peut en être de même pour nous.

Ces titres sont toujours mis en avant dans notre société et même dans l’Église à travers les siècles…

Enfin, ce sont les titres qu’aiment recevoir ces scribes et pharisiens. Le premier, c’est Rabbi. C’est-à-dire le maître à enseigner. Le deuxième, c’est se faire appeler « Père ». Et le troisième, c’est encore le titre de Maître, mais celui qui dirige.

Nous pouvons être gênés devant ses paroles de Jésus… car ces titres sont toujours mis en avant dans notre société et dans l’Église… qui a toujours abusé de ses titres à travers les siècles. Ainsi le titre de père ne devrait pas exister si nous nous en tenons à la parole de Jésus, qui était déjà mise en avant dans la lecture de Malachie : « Vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux… » Et avant, il disait : « Vous êtes tous frères ! »

Se reconnaître « tous frères et sœurs », c’est l’idéal à poursuivre… Nous pouvons le porter, et agir en fonction de cette attitude… Avant tout, il nous faut retenir ces paroles de Jésus qui conclut toutes ses observations : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé. »

De gauche à droite, Pierre Rivalan, diacre, l’abbé Fernand Lepage et l’abbé Daniel Boué, curé de la paroisse Saint-Judicaël en Brocéliande.

L’important est de prendre pour nous ces paroles de Jésus et non pour nos frères et sœurs…

L’important est de prendre pour nous ces paroles de Jésus et non pour nos frères et sœurs. Il est toujours facile comme les pharisiens et les scribes d’appliquer ces remarques aux autres alors que c’est la fraternité qui doit orienter notre vie. Voyons l’exemple pris dans le texte de saint Paul, la deuxième lecture, sa lettre aux chrétiens de Thessalonique. L’apôtre se veut « plein de douceur » pour ces nouveaux chrétiens. Il dit : « Vous vous rappelez, frères, nos peines et nos fatigues […] pour annoncer l’Évangile » […] Et « Nous ne cessons de rendre grâce à Dieu par l’accueil que vous avez fait de la parole, cette parole à l’œuvre en vous, les croyants. »

Oui, que la parole de Dieu soit aussi à l’œuvre en nous et nous permette d’avancer sur la route de la sainteté.

Amen

 

abbé Fernand Lepage,
prêtre de la paroisse Saint-Judicaël en Brocéliande