Le destin du Père de Montfort résumé en quatre paroles
Quatre paroles, un seul désir : répondre totalement à l’Amour qui a pris chair en Jésus Christ, devenir cet amour pour en communiquer le feu à notre monde refroidi. Par le père Georges Madore, s.m.m.
Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n° 275, mai 2016.
« J’ai épousé la Sagesse »
Voilà ce qu’affirme Montfort dans une lettre à ses parents. Enraciné dans la pensée biblique, Montfort voit dans le Christ cette Sagesse de Dieu en qui le monde a été créé et régénéré.
« Il y a une si grande liaison d’amitié entre la Sagesse éternelle et l’homme qu’elle est incompréhensible. La Sagesse est pour l’homme, et l’homme pour la Sagesse. »
« Voici un secret… »
« Toute notre perfection consiste à être conformes, unis et consacrés à Jésus Christ. […] Or, Marie étant la plus conforme à Jésus Christ de toutes les créatures, il s’ensuit que […] plus une âme sera consacrée à Marie, plus elle le sera à Jésus Christ. » (TVD 120).
Pour Montfort, Marie est, dans toute sa personne, le parfait accueil de Dieu par une créature. Se donner à elle, se mettre à son école nous permet d’acquérir les attitudes qui nous ouvrent à Dieu et nous donnent de l’accueillir.
« Je cours par le monde ! »
« C’en est fait, je cours par le monde, J’ai pris une humeur vagabonde, Pour sauver mon pauvre prochain. » (Cantique 22, 1)
Cet amour qu’il ressent de la part de Dieu et auquel il veut répondre de tout son être, Montfort veut le faire découvrir à ceux qui l’ignorent ou l’ont oublié. Toujours à pied, il va vers les populations souvent les plus abandonnées proclamer l’Évangile. Tous les moyens sont bons pour toucher les cœurs et ouvrir l’esprit à la foi chrétienne : renouvellement des promesses du Baptême, processions, cantiques, érections de croix, mises en scène, etc, mais surtout une parole jaillie du cœur et qui « touche les cœurs ».
« Ouvrez à Jésus Christ ! »
Déjà, comme étudiant, Montfort est attiré vers les pauvres. Il voit en eux une « présence réelle » de Dieu et un appel à ressembler à Dieu qui donne sans rien attendre en retour. Au cours d’une mission à Dinan, il revient tard le soir, chargé d’un pauvre atteint de la lèpre. Il frappe à la porte du monastère en criant : « Ouvrez à Jésus Christ ! »