Prier pour l’Unité des chrétiens : une semaine pour sensibiliser

La Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens de janvier 2024 a donné lieu à plusieurs rendez-vous à Rennes et sur la Côte d’Émeraude. Cette année, l’accent était mis sur la pédagogie. Entretien avec Maurice Mlekuz, délégué diocésain pour le dialogue œcuménique.

A Saint-Malo, célébration œcuménique
A Saint-Malo, célébration œcuménique

Que retenez-vous de cette semaine de l’Unité ?

Cette semaine a été marquée par une nouveauté : trois soirées des Mercredis de l’IFT ont été proposées, au cours desquelles chaque représentant d’une Eglise a développé ses idées, son dogme, sa doctrine, ses rites, en toute liberté et en dialogue avec les autres. Ceci recouvrant la définition de l’œcuménisme, son histoire, les différentes Églises engagées dans ce mouvement d’unité, les mouvements historiques, les aumôneries, les institutions, les démarches spirituelles autour de la prière et du partage de la Parole… Cette dimension pédagogique a été aussi vécue à Saint-Malo par la présentation de l’exposition « Des conflits à la communion ».

Nous avons eu aussi, comme chaque année, des célébrations. À Rennes, l’une était selon le rite et la liturgie orthodoxe le 20 janvier. L’autre placée sous la spiritualité de la communauté de Taizé le 22 janvier. Enfin, nous avons terminé par une célébration œcuménique le 23 janvier en l’Eglise Évangélique du Thabor, à laquelle ont participé, pour la première fois, des ministres de huit églises chrétiennes de Rennes engagées dans la démarche œcuménique. À Saint-Malo et Dinan, deux célébrations ont été organisées par le Groupe pour le Service Œcuménique des Bords de Rance.

8 représentants des Églises chrétiennes le 23 janvier 2024 à Rennes
Les 8 représentants des Églises chrétiennes le 23 janvier 2024 à Rennes

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Au-delà de cette semaine, que se passe-t-il dans l’année ?

S’il y a lieu de se réjouir du succès de cette semaine, il ne faudrait pas, pour autant, penser que le chemin vers l’Unité se limite à cette semaine, même si elle en constitue un point d’orgue. Tout au long de l’année des temps de prière, des engagements humanitaires, sociaux, de partage de la Parole, de participation à des célébrations lors de temps liturgiques, donnent vie à ce chemin vers l’unité des chrétiens dans nos diversités.

Pourtant, l’œcuménisme reste mal connu, quelquefois, souvent, confondu avec l’interreligieux. Il reste encore trop peu visible y compris auprès des catholiques, réservé à des « convaincus », des spécialistes et/ou à des personnes en recherche.

Dans la chapelle évangélique du Thabor, à Rennes, récemment restaurée
Dans la chapelle évangélique du Thabor, à Rennes, récemment restaurée

Comment sensibiliser à l’œcuménisme ?

Il faudrait développer l’information et la formation. Les trois soirées des Mercredis de l’IFT constituent une expérience positive dont nous pouvons tirer un enseignement et une perspective.  Mais cela ne permet d’atteindre qu’une minorité de personnes. Une piste serait la construction d’un site et d’un module de formation, didactique interactif sur l’unité des chrétiens, son histoire, sa démarche, module que chaque paroisse pourrait utiliser en fonction de ses objectifs, au moment où elle le souhaite.

VOIR AUSSI : le site https://unitedeschretiens.fr/

Quel regard portez-vous sur l’œcuménisme après 11 années de mission diocésaine ?

Après un enthousiasme dans les années post conciliaires, de nouvelles réalités et problématiques sont apparues à partir des années 2000, avec de nouveaux enjeux. Les mouvements migratoires, avec ces nouvelles populations aux cultures, aux traditions, aux rites, aux liturgies mais aussi aux trajectoires et aux évènements dramatiques qu’elles ont vécus, nous conduisent à comprendre d’autres réalités, à fréquenter d’autres partenaires, à aborder l’œcuménisme sous d’autres regards, à rechercher encore davantage ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise, tout en restant lucides sur nos différences (ministères et eucharistie notamment). Cela s’appelle le « consensus différencié ».

En fait, la seule, la vraie réponse pour emprunter ce chemin vers l’unité serait que chaque chrétien se souvienne que « Cette unité, le Christ l’a accordée à son Église dès le commencement » (Concile Vatican II – Décret sur l’œcuménisme n°2).

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