Régis Rougevin-Bâville, nouvel économe du diocèse de Rennes

Succédant à Régis Boccard, qui a fait valoir ses droits à la retraite, Régis Rougevin-Bâville est devenu, le 1er avril 2021, le nouvel économe du diocèse de Rennes.

Régis Rougevin-Baville

Vous arrivez en Ille-et-Vilaine, connaissiez-vous notre diocèse ?

Non, je l’ai souvent traversé pour venir en vacances dans une partie plus occidentale de la Bretagne. L’immense majorité du département me reste à découvrir. Je vais rapidement me consacrer à faire le tour de l’ensemble des paroisses.

Économe diocésain est un nouveau métier pour vous ?

Effectivement, j’ai travaillé pendant 20 ans dans des grands groupes industriels. J’y ai fait aussi bien des parfums que des voitures, après une formation initiale d’ingénieur complétée par une formation en ressources humaines.

Comment passer de l’industrie au monde associatif de l’Église ?

Un enjeu essentiel, à mes yeux, est de revisiter toutes les compétences que j’ai pu acquérir dans l’industrie, en fonction d’un projet infiniment plus grand qu’est celui de la mission de l’Église. Il y a des différences fondamentales, notamment sur la temporalité : on a à la fois des échéances courtes, comme on peut le rencontrer en entreprise, mais avec la capacité de considérer toujours le temps long de l’Église et du Salut du monde.

Depuis mon arrivée début février, j’ai énormément apprécié le dévouement, la volonté de se mettre au service de l’Église de la part des personnes que j’ai pu rencontrer. Il y a un équilibre à trouver sur la question du salarié, à conjuguer avec le rôle du baptisé. Notre mission dépasse celle d’un salarié et complète celle du baptisé. Tout l’enjeu est : vous n’êtes pas de ce monde mais vous êtes dans le monde. Ça résume assez bien la situation de l’économe diocésain.

Dans quelle situation trouvez-vous ce diocèse en arrivant ?

Je constate un vrai professionnalisme et des bases solides. Je salue en cela tout le travail qu’a pu faire Régis Boccard pendant plus de 11 ans. Je découvre une situation matérielle qui est saine, parce qu’elle a été gérée en bon père de famille. C’est un héritage extrêmement précieux, que je me dois de perpétuer.

Et, pour autant, l’Église en Ille-et-Vilaine, comme le monde entier, est confrontée à une crise sanitaire qui peut se doubler d’une crise économique. Cela oblige à repenser un certain nombre de fonctionnements. Une crise, c’est à mes yeux avant tout, une occasion de grandir.

Les rapports de l’Église et de l’argent sont-ils toujours difficiles ?

L’Évangile nous dit qu’on ne peut pas, à la fois, servir Dieu et l’argent. L’économe diocésain doit rapidement choisir son camp ! L’argent doit être un serviteur. C’est un discernement permanent pour trouver l’équilibre entre une saine gestion des biens matériels et le risque d’une richesse qui nous éloignerait de notre mission.

La Doctrine sociale de l’Église est un réel trésor qui est mis à disposition de chacun. C’est une réflexion constante que j’ai pu avoir, quand je travaillais en entreprise, autour de la définition et de la recherche du bien commun. Ma conviction est que notre bien commun, où que nous soyons, c’est de bien faire notre travail chaque jour. C’est ainsi qu’on peut contribuer, à notre place, quelle qu’elle soit, au développement de l’Église, quand on travaille pour elle, et à la bonne marche de la société.

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