Vocations, source de grâces

A l’occasion de la Journée mondiale de prière pour les vocations célébrée le dimanche 7 mai 2017, le service diocésain des vocations propose dans la revue Eglise en Ille-et-Vilaine n° 285 un dossier spécial : Vocations, source de grâces.

281-christ-romanLe mot vocation signifie que Dieu appelle chacun d’entre nous. Un appel à la vie, au bonheur, à la sainteté… Il nous veut heureux, d’un bonheur vrai, durable et éternel, car il nous aime d’un amour inconditionnel. Nous sommes invités à répondre à Dieu, volontairement, en confiance et en toute liberté. Cela implique de consentir à se laisser aimer de Dieu, à l’écouter, à entendre ce qu’il veut nous dire. Ce n’est pas un chemin facile, mais nous ne sommes pas seuls !

« Et si chaque vocation faisait naître une pluie de grâce ! »

La grâce n’est pas une « chose », mais plutôt un don de Dieu qui nous conduit à Lui.

La grâce, c’est ce que Dieu veut nous donner de meilleur pour notre vie. Elle nous permet de vivre en amitié et en communion avec Lui et avec nos frères. Mais, bien sûr, la grâce ne porte des fruits que si nous acceptons de la recevoir, de la faire fructifier et de la diffuser autour de nous.

La vocation particulière de donner entièrement sa vie à Dieu nous rappelle que nous sommes faits pour donner et partager ce que nous recevons de Dieu lui-même. C’est, en premier lieu, la vocation de tout baptisé, cela devient un don total et radical dans la consécration entière de sa vie au Seigneur, dans le sacerdoce, la vie consacrée.

Regardons autour de nous, dans nos paroisses, nos mouvements, nos différentes activités en Église, les prêtres, religieux et religieuses, engagés dans leurs différentes missions. Remercions de la joie, de la persévérance et de la foi dont ils témoignent. Ils savent souvent nous entraîner à aller plus loin, à nous remettre en question. Ils nous éclairent sur la Parole de Dieu et nous invitent à être toujours plus missionnaires. Les fruits de leurs engagements se voient d’abord dans des « petites choses » de tous les jours et nous encouragent, nous chrétiens, à persévérer avec eux.

17 janvier 2016 : Ordination diaconale de Guillaume CAMILLERAPP en l'église Saint Patrick d'Alet, Saint Malo (35), France Photographie : Jean-Matthieu Gautier
17 janvier 2016 : Ordination diaconale de Guillaume CAMILLERAPP en l’église Saint Patrick d’Alet, Saint Malo (35), FrancePhotographie : Jean-Matthieu Gautier

Remercions également les prêtres pour nos assemblées eucharistiques du dimanche qui nous font communier au Christ et nous envoient dans le monde ; pour le sacrement de la Réconciliation qui nous offre la miséricorde du Christ, nous relève et nous permet de mieux repartir.

La grande richesse des vocations se révèle, également, dans la collaboration avec les laïcs. Les prêtres, religieux, religieuses, ont donné leur vie à Dieu et ensemble nous essayons d’être le visage du Christ dans le monde.

C’est dans le mystère de l’incarnation du Verbe, dans le mystère de sa mort et de sa résurrection, que chaque vocation trouve sa source.

Jésus-Christ, « Verbe fait chair a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce » (évangile selon saint Jean, chapitre 1, verset 14 et suivants). Dans cette plénitude du Christ, embrassant l’humanité toute entière pour son œuvre de salut, les vocations éclosent. En vertu de l’union en Jésus de la nature humaine et de la nature divine, chaque parole, chaque geste, chaque souffrance de notre Seigneur et Sauveur atteint mystérieusement chaque être humain. Une vocation chrétienne ne peut se comprendre que dans le sillage de cette œuvre divine. Chaque vocation entre dans cette œuvre et y collabore, chaque vocation, pour ainsi dire, rend visible et donne chair à cette réalité acquise par les seuls mérites du Verbe fait chair : Jésus « attire à lui tous les hommes » (évangile selon saint Jean, chapitre 12, verset 32).

Ainsi, nous pouvons affirmer que « nos existences sont en profonde communion entre elles, elles sont reliées l’une à l’autre au moyen de multiples interactions. Nul ne vit seul. Nul ne pèche seul. Nul n’est sauvé seul. Continuellement la vie des autres entre dans ma vie : en ce que je pense, je dis, je fais, je réalise. » (Benoit XVI, encyclique Spe Salvi, § 48)

Répondre à un appel particulier adressé par Jésus ressuscité est indéniablement une source de grâces pour beaucoup, des grâces visibles que nous pouvons apprendre à reconnaître et des grâces invisibles qui nous invitent « en tant que chrétiens à ne jamais nous demander seulement : comment puis-je me sauver moi-même ? Mais nous devrions aussi nous demander : que puis-je faire pour que les autres soient sauvés et que surgisse, aussi pour les autres, l’étoile de l’espérance ? » (Benoit XVI, encyclique Spe Salvi, § 48).

La Très Sainte Vierge Marie est le plus bel exemple d’un « fiat », d’une réponse à un appel, d’une vocation particulière qui ouvre à une pluie abondante de grâces. C’est le sens de la salutation de l’Ange : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » (évangile selon saint Luc, chapitre 1, verset 28). Cette plénitude de grâces est, par le oui enthousiaste, répandue sur la multitude.

Comment des familles accueillent la vocation de leur enfant ?

Pèlerinage à Notre-Dame du Roc, 16 mai 2016
Pèlerinage à Notre-Dame du Roc, 16 mai 2016

Pour mieux comprendre comment des parents et leurs familles étaient touchés par la vocation de leur enfant, nous en avons rencontré deux.

L’une dont le fils est entré au séminaire. Bien sûr, il a un long chemin à parcourir et le discernement est en cours, mais voici ce qu’ils nous ont partagé de ce qu’ils vivent déjà :

« Cette vocation, qui est née dans notre famille, nous dépasse totalement. Je crois qu’elle a été en germination pendant les années de l’enfance. Quelques mots prononcés à certains moments, à certaines étapes, des choix d’engagements, des appels aussi, nous laissent percevoir que quelque chose grandit, mûrit… Beaucoup de joie pour moi, peut-être plus d’inquiétude chez mon mari. L’âge des choix d’orientation post bac arrivant, il a fallu que nous entrions dans la confiance … C’est décidé, notre fils fera une année de discernement à la Maison Charles de Foucauld. Son frère et ses sœurs sont interpellés par cette démarche. Cette année a vraiment été source de grâces, pour lui et pour nous ! Quelle joie lorsqu’il nous a annoncé son admission en première année au séminaire de Rennes ! Nous le voyons épanoui et heureux et cela fait grandir notre joie et notre confiance ! Une grande joie aussi lorsque nous répondons aux personnes, pas forcément proches de l’Église, qui nous demandent ce que fait notre dernier : le bon accueil qu’ils font au chemin pris par notre fils nous touche beaucoup. Les premières années sont bien sûr des années de discernement, le chemin qui mène à la prêtrise est long, mais c’est un chemin de don en totale liberté. Le Seigneur est à ses côtés et le comble de grâces. Nous l’accompagnons par la prière. »

L’autre famille, dont le fils a été ordonné récemment après six années de formation au séminaire, nous a partagé leur grande joie de cet appel de leur fils, toutes les grâces reçues pour eux-mêmes et autour d’eux. Ils nous ont dit l’importance de soutenir leur fils, de l’accompagner tout en lui laissant une grande liberté. Ils se sentent « boostés » spirituellement et encouragés à entrer davantage dans la prière. Grâce au chemin parcouru ensemble, ils apprennent à mieux aimer l’Église, le diocèse et rencontrent de nombreux prêtres heureux dans leur vocation. Pour leurs autres enfants, ils sentent un grand apport spirituel, et autour d’eux, (famille et amis), un bon accueil et une ouverture aux discussions sur la foi, à des chemins de réconciliation et à la question de la vocation, notamment chez les cousins qui se posent la question de la vocation de façon plus naturelle et osent en discuter ouvertement.

Pour eux le choix de leur fils est un cadeau et ils encouragent d’autres parents à ne pas avoir peur de ce choix !

Pour aller plus loin…

La fécondité du sacerdoce: portraits croisés des pères Robert Langouët et Gaël Sachet

« Je te rendrai grâce parmi les peuples » : témoignage de sœur Marie Sandra, Petite Sœur des Pauvres

Le père Jean-Marie Petitclerc nous parle de sa vocation de prêtre-éducateur salésien

« Mon frère est devenu prêtre », témoignage de Carole