« Avec l’Esprit Saint, portez l’amour de Dieu aux autres »

« Le témoignage d’un chrétien commence par le sourire, l’espérance et la confiance… »  » Soyez rayonnants, soyez humbles. Avec l’Esprit Saint, allez porter l’amour de Dieu aux autres… » Ce sont quelques-uns des messages adressés par Mgr Jean Bondu, évêque auxiliaire de Rennes, à Erin, Katell, Ellyrose, Arthur qui, tous les quatre, ont reçu le sacrement de la confirmation, dimanche 25 juin 2023, à l’église de Plélan-le-Grand.

« Le témoignage d’un chrétien commence par le sourire, l’espérance au cœur de tout échec, de toute épreuve, l’espérance et la confiance », a rappelé Mgr Jean Bondu, évêque auxiliaire de Rennes, aux jeunes confirmés.
« Le témoignage d’un chrétien commence par le sourire, l’espérance au cœur de tout échec, de toute épreuve, l’espérance et la confiance », a rappelé Mgr Jean Bondu, évêque auxiliaire de Rennes, aux jeunes confirmés.

 MÉDITATION DE LA PAROLE 

Si vous êtes là ce matin les jeunes, c’est que vous croyez en Dieu. Qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui croire en Dieu ? Ça veut dire que nous donnons à un être invisible qu’on n’entend pas, qu’on ne voit pas, nous lui donnons notre confiance.

C’est parce que ce Dieu s’il est Dieu est à l‘origine de toute vie, parce que ce Dieu s’il est Dieu sera celui qui nous accueillera dans l’au-delà de cette vie. Et le Dieu que nous a prédit Jésus Christ est un Dieu de tout amour. Un Dieu qui nous rend libres. Un Dieu qui vient vaincre, une fois pour toutes, le mal et la mort.

C’est la Bonne nouvelle que Jésus nous a confiée. Et c’est la Bonne Nouvelle pour laquelle nous sommes des chrétiens, autrement dit des disciples pour que ce monde découvre par nous cette Bonne Nouvelle.

On vient d’entendre trois paroles différentes (je laisse de côté le psaume) : Jérémie, l’apôtre Paul et Jésus. Je vais reprendre chacune des ces paroles.

Erin, Katell, Arthur et Ellyrose se préparent à recevoir le sacrement de confirmation, dimanche 25 juin 2023, à l’église de Plélan-le-Grand.
Erin, Katell, Arthur et Ellyrose se préparent à recevoir le sacrement de confirmation, dimanche 25 juin 2023, à l’église de Plélan-le-Grand.

Peut-être qu’au collège ou avec des amis, simplement parce que vous êtes chrétiens, vous dérangez. Simplement parce que vous avez dit à l’un ou l’autre que vous croyez en Dieu, vous dérangez. Nous faisons tous cette expérience…

Jérémie est un prophète qui a vécu il y a très longtemps. Mais en entendant ce qu’il disait, je me disais peut-être bien que nos collégiens se reconnaissent en Jérémie. Les paroles sont fortes : « Dénoncez-le ! Allons le dénoncer ».

Peut-être qu’au collège ou avec des amis, simplement parce que vous êtes chrétiens, vous dérangez. Simplement parce que vous avez dit à l’un ou l’autre que vous croyez en Dieu, vous dérangez. Nous faisons tous cette expérience sans avoir rien dit sauf, peut-être, avec le simple fait que les autres sachent que nous croyons en Dieu, nous pouvons déranger.

Parce que les autres quelquefois se sentent jugés par nous alors même qu’on ne leur a rien reproché. En fait, c’est leur conscience qui leur dit qu’ls ont posé des gestes mauvais ou que leur attitude ne correspond pas à la vérité. Leur conscience leur dit que quoi qu’ils plaquent sur nous qui sommes des disciples de Jésus, qui sommes des disciples de la vérité et de l’amour.

Ne soyez pas étonnés si des copains, des copines, tout d’un coup vous rejettent parce que vous apparaissez pour eux comme des consciences droites, comme des témoins d’une réalité plus haute que vous, plus haute qu’eux-mêmes. Et ils ont l’impression à ce moment-là d’être jugés.

Le prophète Jérémie venait dire à ses contemporains : « Vous vous éloignez du Dieu vrai et unique». Aujourd’hui, on a d’autres idoles, d’autres stars : l’argent, notre confort, l’ambition… Jamais ces dieux-là ne vous rendront heureux…

Jérémie, envoyé par Dieu il y a très longtemps, venait dire à ses contemporains : « Attention, les amis. Vous vous éloignez du Dieu vrai et unique », parce qu’à son époque on se confiait à ce qu’on appelait les «Baal».

Vous avez déjà entendu ce mot ? C’est un mot qu’on trouve de temps en temps dans la Bible. Ça désigne les divinités païennes de ce temps-là. Il y en avait pour tout : pour la fécondité, pour la pluie, le soleil… Et les hommes de ce temps-là, qui étaient un peu ignorants de Dieu, se confiaient à ces petites statuettes pour obtenir ce qu’ils voulaient. On peut se dire qu’aujourd’hui, les autres dieux, les dieux Baal n’existent plus. Ce n’est pas si sûr que ça.

Aujourd’hui, on a d’autres idoles. On a d’autres stars. On se confie quelque fois à quelqu’un que l’on vénère plus que tout. Dans une famille, ça peut être un sage que l’on vénère plus que tout. Dans une entreprise, ça peut être le grand chef et on se plie à son bon vouloir.

Mais ça peut aussi être dans notre vie, nous qui nous donnons des faux dieux : l’argent : on court après la plus grosse somme sur notre compte en banque. Ça peut être notre confort. Ça peut être une ambition : on va tout faire pour être ce que l’on veut être même si l’on doit un peu marcher sur les pieds des autres. Voilà les faux dieux. Mais jamais ces dieux-là ne vous rendront heureux. Ni l’argent ni le plaisir pour soi ni je ne sais trop quel avoir.

Mgr Bondu, évêque auxiliaire de Rennes, a invité Arthur, Katell, Erin et Ellyrose à "être des visages rayonnants" et "à porter l'amour de Dieu aux autres.".
Mgr Bondu, évêque auxiliaire de Rennes, a invité les nouveaux confirmés Arthur, Katell, Erin et Ellyrose à "être des visages rayonnants" et "à porter l'amour de Dieu aux autres".

Réussir sa vie, c’est différent de réussir dans la vie. Même si vous traversez des échecs, […] il faut être comme Jérémie qui, dans l’épreuve, dans les contradictions, dans le rejet, se dit : « J’ai donné ma foi au Seigneur, il est avec moi. »

Vous connaissez cette différence, sans doute, entre réussir sa vie et réussir dans la vie. Vous m’avez écrit que l’un de vous veut être chirurgien, une autre styliste, une autre pâtissière ou décoratrice d’intérieur, une autre avocate. Mais réussir sa vie, c’est différent de réussir dans la vie.

Je vous souhaite de réussir votre vie, même si vous traversez des échecs, même si à certains moments vous vous dites « Je suis nul ». Ça vous arrivera peut-être, mais il s’agit de réussir sa vie, non pas dans la vie. C’est une œuvre bien plus importante que de réussir sa vie. Et là, il faut être comme Jérémie qui, dans l’épreuve, dans les contradictions en extérieur, dans le rejet, se dit « J’ai donné ma foi au Seigneur, il est avec moi. »

Vous avez entendu cette phrase au cœur de ce texte : « Le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable ». C’est à lui que je confie ma cause, c’est lui qui va me défendre.

Nous pouvons être pêcheurs. Nous pouvons commettre les pires des fautes. Nous sommes sûrs qu’avec Jésus Christ, Dieu le père viendra couvrir nos fautes de son amour. Non pour les cacher mais pour mettre du baume sur les blessures…

Paul maintenant. Là, on est dans un autre contexte. C’est un peu après la mort et la résurrection de Jésus. Paul va porter à différentes communautés du bassin méditerranéen la Bonne nouvelle de la mort et de la résurrection de Jésus.

Et s’il a écrit ce texte aux Romains, c’est sans doute parce que certains chrétiens se disaient : « Est-ce que ça vaut encore la peine ? Le mal domine ce monde. » Nous sommes, nous, un peu comme la petite flamme belle mais si fragile dans la nuit. Est-ce que ça vaut encore la peine ?

Vous avez entendu cette belle parole de Paul : « La mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ ? » 

« Vous valez bien plus que tous les moineaux du monde… » La Bible a de nombreuses expressions comme ça, un peu originales, pour dire que Dieu nous aime et qu’il tient à nous plus que tout…

Ce matin, si vous vous dites je viens à la confirmation, mais je ne suis pas totalement net. Hier, avant-hier, la grâce a surabondé. Le pardon de Dieu intervient sur votre faute pour vous laver complètement. N’oubliez jamais cela. À chaque instant de votre vie, Dieu vous aime au-delà des fautes que vous pourriez commettre. Et s’il vous aime, c’est pour qu’à l’avenir, vous évitiez ces fautes.

Et enfin, Jésus.
Bon évidemment, vous vous avez des cheveux. Mais moi qui en ai peu, je suis heureux d’entendre que le Seigneur m’aime et qu’il a compté tous mes cheveux. Même si on vend deux moineaux pour un sou, « vous valez bien plus que tous les moineaux du monde ».

La Bible a de nombreuses expressions comme ça, un peu originales, pour dire que Dieu nous aime et qu’il tient à nous plus que tout. Au point que de là où il se trouve, il est devenu homme. Que de la toute-puissance qu’il a habituellement, il a créé ce monde. L’infiniment petit comme l’immensité du monde.

Ce Dieu-là devient un petit bébé dans une crèche parce qu’il nous aime. Il ne se contente pas d’être comme l’un de nous, il va subir tout ce qu’un homme peut subir par la faute des autres. Il va subir notre condition fragile, notre condition faible, il est fatigué et il a faim. Dieu subit tout cela par amour pour nous, pour être au plus proche de nous. Il va être rejeté. Et il va être renié. Et même ses amis ne seront pas là quand il va être jugé. Il sera condamné, mis à mort par amour pour nous.

Et parce qu’il est Dieu quand il passe la mort, il reçoit l’amour de son père qui le relève du tombeau, qui le relève de la mort. Pour que chacun de nous puisse être relevé de nos fautes, de nos échecs et de la mort qui nous attendra un jour.

« À chaque instant de votre vie, Dieu vous aime au-delà des fautes que vous pourriez commettre. Et s’il vous aime, c’est pour qu’à l’avenir, vous évitiez ces fautes », a souligné Mgr Jean Bondu, évêque auxiliaire de Rennes, lors de la confirmation d’Ellyrose, d’Erin, Arthur , Katell et Erin.
« À chaque instant de votre vie, Dieu vous aime au-delà des fautes que vous pourriez commettre. Et s’il vous aime, c’est pour qu’à l’avenir, vous évitiez ces fautes », a souligné Mgr Jean Bondu, évêque auxiliaire de Rennes, lors de la confirmation d’Ellyrose, d’Erin, Arthur , Katell et Erin.

C’est de la théologie. Paul a fait une belle phrase pour condenser en peu de mots notre foi. Mais je vais traduire dans un langage que vous pourrez comprendre.

Il vous est sans doute arrivé, vous les jeunes, de commettre une faute en famille et que vos parents s’en rendent compte. On n’est pas très fiers. Le meilleur à faire à ce moment-là, c’est de reconnaître que c’est vous. Vous avez fait ça. Vous avez menti. Vous avez cassé un objet. Vous avez reporté sur un petit frère où je ne sais qui une faute que vous aviez commise, etc. Alors peut-être qu’il y a une punition, une retenue, ou je ne sais trop quoi. Il faut réparer d’une manière ou d’une autre. Mais surtout ce qu’il peut y avoir, c’est vos parents qui vous tendent les bras et qui, malgré la faute, couvrent votre erreur de tout leur amour.

Voilà ce que veut dire Paul. Nous pouvons être pêcheurs. Nous pouvons commettre les pires des fautes. Nous sommes sûrs qu’avec Jésus Christ Dieu le père viendra couvrir nos fautes de son amour. Non pour les cacher mais pour mettre du baume sur les blessures. Pour unir ce que nous avons brisé. Pour réparer ce que nous avons détruit. Et si ce n’est pas possible de réparer, quelquefois un objet cassé il n’est pas réparable, Dieu viendra former un nouvel objet. Dieu viendra donner naissance à un autre moment encore plus fort. La grâce a surabondé.

Si vous recevez l’esprit Saint ce matin chers jeunes, c’est pour que tranquillement, humblement, vous entendiez que Dieu compte sur vous . Nous avons besoin de votre témoignage de foi. Mais aussi de rendre ce monde plus juste par vos actions…

Jésus compte sur nous pour porter cette Bonne Nouvelle au monde. Nous sommes croyants, nous savons qu’un jour la vérité jaillira. Nous savons qu’un jour la beauté l’emportera sur toutes les laideurs de notre monde. Nous savons qu’un jour l’amour triomphera dans tous les cœurs.

Alors, si vous recevez l’esprit Saint ce matin chers jeunes, c’est pour que tranquillement, humblement, vous entendiez que Dieu compte sur vous pour continuer ce que vous avez commencé : l’éveil à la foi, autrement dit la présence d’aînés, de jeunes aînés auprès des enfants, des tout-petits. Ils ont besoin de votre témoignage de foi. Mais aussi de rendre ce monde plus juste en réalisant des actions, à tous les quatre, auprès de personnes âgées, auprès d’une œuvre qui a besoin d’un peu d’argent pour avancer…

On a besoin de votre témoignage, à l’aumônerie, au collège, dans d’autres lieux, dans un mouvement de scoutisme, etc. On a besoin de votre témoignage. Vous le savez : votre témoignage – vous pourriez vous dire « Qu’est-ce qu’il nous demande l’évêque, on n’est pas capables. » Le témoignage d’un chrétien commence par le sourire, par l’espérance au cœur de tout échec, de toute maladie, de toute épreuve. L’espérance et la confiance.

Vous avez la chance d’être quatre. On peut dire seulement quatre ? Mais non ! Prenez votre petit nombre comme une chance Parce que vous pouvez mieux vous aider. Mieux vous connaître. Vous pouvez faire des choses ensemble. Être petit quelquefois, ça a de nombreux avantages.

Soyez comme la graine de moutarde, soyez comme le levain au cœur de notre monde […] En ayant l’esprit Saint en vous, en portant l’amour de Dieu aux autres, vous transformerez ce monde…

Alors soyez petits au cœur de ce monde, là où vous habitez. Soyez petits pour soulever la pâte. Vous connaissez cette parabole de Jésus dans l’Évangile. Il prend la graine de moutarde la plus petite de toutes les graines du monde, mais, qui en se levant, en jaillissant de la terre, devient une belle plante. Un arbre dans lequel les oiseaux peuvent se réfugier et y faire leur nid.

Et puis il y a l’autre image : celle du levain dans la pâte. Le levain disparaît dans la pâte, mais il donne le meilleur de lui-même en permettant que cette pâte lève.

Soyez comme la graine de moutarde, soyez comme le levain au cœur de notre monde. Vos visages rayonnants, vos services humbles, discrets que personne ne remarquera, mais en ayant l’esprit Saint en vous, en portant l’amour de Dieu aux autres. Vous transformerez ce monde, soyez en sûrs. Vous le transformerez lentement, sûrement, petitement. Dieu voit ce que vous faites et vous le rendra.

Mgr Jean Bondu,
évêque auxiliaire du diocèse de Rennes