Une rentrée de l’Enseignement catholique d’Ille-et-Vilaine sous l’angle de l’accueil de chacun

Une rencontre de rentrée dans un temple du sport ? "ici de nombreux jeunes viennent pour être ensemble !" a remarqué Mgr d'Ornellas

L’Enseignement catholique d’Ille-et-Vilaine a rassemblé ses chefs d’établissements pour une journée de rentrée dédiée aux « mixités sociales et culturelles ». Une réalité déjà, pour bon nombre de ses établissements, mais un défi qui reste à relever.

Plus de 350 chefs d’établissements de l’Enseignement catholique d’Ille-et-Vilaine avaient rendez-vous le vendredi 25 août au Roahzon Park. « C’est symbolique d’être ici, au Stade rennais – a remarqué Mgr Pierre d’Ornellas en ouvrant la messe – car ici de nombreux jeunes viennent pour être ensemble ! »

« 42 % des élèves du département sont scolarisés par l’Enseignement catholique » a rappelé en introduction Michel Pellé, le Directeur diocésain. « Finalement, on accueille déjà tout le monde… mais n’avons-nous pas quand même un véritable défi à relever ? » s’est-il ensuite interrogé. Un récent protocole, signé au niveau national avec le Ministère de l’éducation, engage à approfondir cette dimension, même si en Ille-et-Vilaine, les chiffres disent que les niveaux sociaux des élèves accueillis dans le privé et le public sont assez proches.

Michel Pellé, directeur diocésain de l'Enseignement catholique
Michel Pellé, directeur diocésain de l'Enseignement catholique

L’Enseignement catholique en Ille-et-Vilaine c’est…

  • 250 écoles maternelles et primaires (39 000 élèves)
  • 48 collèges, 33 lycées et établissements d’Enseignement Supérieur (40 000 élèves dont 3 000 en filière agricole, 1 300 dans l’enseignement supérieur,  1600 apprentis)

Ce qui représente :

  • 269 chefs d’établissement
  • 5 000 enseignants
  • 3 000 personnels d’encadrement, de service et d’administration

Les effectifs en 2023-2024 seront globalement stables par rapport à l’année précédente

Le Directeur diocésain a évoqué un projet innovant, lancé par la DDEC 35 depuis plusieurs mois, ayant pour objectif de construire un « établissement à accessibilité universelle ». Parallèlement à cette école pilote, une déclinaison sera proposée pour accompagner tous les établissements du département. Pour aboutir, il a cité plusieurs leviers à travailler: le coût de la scolarité, la restauration, la part des collectivités territoriales, l’inclusion du handicap…

Trois témoignages ont d’ailleurs montré cette réalité déjà en marche. Ainsi, la prise en compte des élèves ayant un handicap semble « devenu ordinaire », a constaté Nathalie Jacquet, directrice de l’école Saint-Armel. Même s’il demande une formation permanente et des moyens supplémentaires. Située dans le quartier du Blosne à Rennes, cette école a un très fort taux d’élèves allophones (de langue étrangère). Là encore, cela demande de la « formation à l’interculturalité », de « mettre en valeur la richesse des langues et cultures ». Mais, avoue-t-elle, « les parents nous font confiance. »

Trois témoignages montrent l’ouverture à la diversité déjà bien en marche… même si ce n’est pas simple !

« La pédagogie différenciée est notre ADN » s’est exclamée la directrice de l’école de Tresboeuf, Chrystèle Fauchet. Un village rural où l’école privée est seule présente et a donc une mission particulière d’ouverture. « L’an dernier, nous avons impulsé une trentaine d’équipes éducatives » pour « accompagner au cas par cas des élèves en difficulté. » A Cesson-Sévigné, Johann Champion, le directeur du groupe Ozanam a partagé la grande diversité des parcours de formation accueillis sur ses différents sites. Avec des cours communs, par exemple, pour des jeunes en BTS et des apprentis, présents de façon intermittente. Cela demande un important « travail en équipe pour croiser les regards. » Là aussi, un effort important est réalisé pour l’inclusion des élèves porteurs de handicap, avec « dès les premières semaines de la rentrée » un temps pour parler, « expliquer aux classes la différence. »

Malgré tout cela, « c’est compliqué la mixité sociale » regrette la directrice du quartier du Blosne. « C’est un gros défi de se connaître et d’éviter les stéréotypes. » Il faut aussi « prendre le temps de la concertation, entre autre avec les services dédiés de la DDEC 35 » comme ceux consacrés aux situations complexes ou à l’inclusion des personnes handicapées. L’après-midi a donné d’autres exemples d’intégration de mixités réussies, hors de l’enseignement, comme les colocations Lazare avec des personnes sortant de la rue. Avant une conclusion de Philippe Delorme, Secrétaire général de l’Enseignement catholique de France.

En fin de célébration, l'Archevêque de Rennes a remercié les 43 nouveaux chefs d'établissement du département
En fin de célébration, l’Archevêque de Rennes a remercié les 43 nouveaux chefs d’établissement du département

L’Archevêque de Rennes, dans son homélie, a aussi invité les chefs d’établissements à développer la fraternité dans l’ouverture à la diversité. À l’exemple de la femme du texte du livre de Ruth qui, non juive, accepte d’aller à la rencontre de la population de Bethléem. Ou du conseil de Jésus dans l’Évangile du jour, qui demande d’aimer son prochain comme soi-même. « Que chacun est un frère et que l’on peut s’engager pour la fraternité, c’est l’expérience de la liberté. Le faire découvrir auprès des jeunes, c’est une mission extraordinaire. » a conclu Mgr d’Ornellas.

En fin de célébration avait lieu la traditionnelle cérémonie de remise des lettres de mission aux 43 nouveaux chefs d’établissement du département.

Mgr d'Ornellas remet un lettre de mission à un nouveau chef d'établissement
Mgr d’Ornellas remet une lettre de mission à un nouveau chef d’établissement

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