Diacres permanents : ordinations de Michel et d’Alexandre

Michel de Villanfray et Alexandre Michel ont été ordonnés diacres permanents pour le diocèse de Rennes, le samedi de l’Octave de Pâques, le 6 avril 2024 à la cathédrale Saint-Pierre de Rennes par Mgr Pierre d’Ornellas.

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Ordination diaconale d’Alexandre et de Michel - Cathédrale Saint-Pierre - 6 avril 2024

[INTERVIEW] Découvrez les nouveaux diacres permanents Michel de Villanfray et Alexandre Michel.

Extrait du magazine Église en Ille-et-Vilaine de mars 2024
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Michel de Villanfray, paroisse Notre-Dame de Bonne Nouvelle, Rennes

J’ai 53 ans, marié avec Astrid, nous avons quatre enfants. Je suis originaire de Marseille. J’ai fait mes études en région parisienne et je suis arrivé à Rennes il y a quinze ans pour raison professionnelle : je travaille dans un cabinet de conseil dans l’immobilier d’entreprise.

Séminariste à Paris

J’ai un parcours de foi un peu atypique. Après une éducation chrétienne forte, j’ai eu de sérieux doutes sur la question de la foi vers 26, 27 ans. Je travaillais en tant qu’ingénieur sur les centrales nucléaires en Normandie, j’ai dit à Dieu : « J’ai envie de savoir si tu existes alors je démissionne et je marcherai jusqu’à ce que tu me le dises. » Je l’ai fait, et je suis allé à Saint-Jacques de Compostelle et là j’ai fait une rencontre vraiment personnelle avec le Seigneur.
Je me suis dit que l’aventure chrétienne est la plus incroyable à vivre et j’ai décidé de donner ma vie à Dieu. Je suis parti pendant deux ans en mission au Honduras. Fort de cette expérience, je me suis posé la question de devenir prêtre. Je suis entré au séminaire à Paris. J’ai fait la formation complète de 7 ans. Pendant toutes ces années, j’ai pensé à la vie religieuse, cherchant une communauté. J’en avais trouvé une qui correspondait à mes attentes mais quand le maître des novices m’a demandé si j’étais prêt à m’engager j’ai réalisé que je ne l’étais pas. Je suis sorti en novembre 2007. Retour dans la vie active et plus tard mariage dans lequel j’ai trouvé ma véritable vocation après avoir tant cherché.

L’appel au diaconat

Au cours d’un repas à la maison, le père Nicolas Guillou nous a posé la question du diaconat. Mon épouse a été très chamboulée, moi rétrospectivement, je me demandais toujours intérieurement « comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? » (Ps115,12). Nous avons donc pris du temps pour discerner, dans une grande discrétion pour rester libres dans notre choix définitif.

Formadiac : temps de formation et de fraternité

Cette période de formation est une chance pour pouvoir se mettre à l’écart, travailler les Écritures, la théologie, les thèmes fondamentaux, ainsi que le sens du diaconat. Cette formation offre de grands temps de partage et crée une vraie fraternité. J’ai vécu ces moments comme une replongée dans tout ce que j’avais vécu et une grâce de pouvoir restructurer de ma vie de prière.

Le diacre est un trait d’union entre l’Église et la vie laïque

Je constate, en parlant avec tous les diacres, qu’il y a autant de diacres que de personnalités, que chacun va donner une coloration à ce ministère que l’Église découvre finalement depuis Vatican II. La figure du diacre, je la vois vraiment comme un trait d’union entre l’Église institutionnelle et la vie laïque, le monde professionnel : il y a vraiment un signe donné pour le monde de ce qu’est l’Église et notre vie.

Alexandre Michel, paroisse Saint-Louis- Marie en Brocéliande

J’ai 51 ans. Je suis marié avec Giuliana depuis 2000. Nous avons quatre filles. Je travaille en cabinet d’expertise comptable et de com¬missariat aux comptes en tant que chef de mission.

J’ai toujours ressenti un appel à marcher à la suite du Christ

Je viens d’une famille de 7 enfants, mes pa¬rents nous ont élevés dans la foi chrétienne catholique. Nous avons eu cette chance de pouvoir bénéficier de leur exemple de vie droite, mue par la foi et la pratique des sacrements.
Jeune, j’ai pratiqué le scoutisme et j’ai eu la chance de pouvoir aller au JMJ de Czestochowa en Pologne. Après 4 années d’études de droit, j’ai pris une année de recul et j’ai vécu dans une maison de la Communauté Marie Reine de la Paix pour une année de réflexion sur le sens que je voulais donner à ma vie. En 1996, j’ai effectué mon service militaire puis je suis rentré à la communauté des Béatitudes car mon appel à marcher à la suite du Christ était toujours plus fort en moi. J’y ai connu ma femme Giuliana, nous nous y sommes mariés en août 2000. Nous avons eu la chance d’être bénis personnellement par Jean-Paul II à Rome lors du Jubilé de l’an 2000. En 2002, nous avons quitté la communauté des Béatitudes d’Iffendic.

L’appel au diaconat

J’ai été interpellé le jour de la Pentecôte en 2018 par un prêtre. Pour moi, mon chemin avec le Seigneur avait pris corps au sein du mariage, alors j’ai été surpris. Ça m’a boule¬versé, j’ai été touché au plus profond de moi. Lorsque j’ai partagé mon interpellation avec ma femme, elle a ressenti le regard du Sei¬gneur se poser sur nous. Nous avons décidé de confier cela à Dieu dans la prière. Et nous avons décidé de ne pas en parler entre nous pendant un an.
À l’issue de cette année, nous avons fait le point avec le prêtre qui m’avait interpellé, et avec l’accord de nos enfants, nous avons ac¬cepté de suivre cette année de discernement.

Un an pour discerner l’action de Dieu

Nous avions des interrogations. J’étais très pris par mon travail et cumuler cette mission diaconale avec une vie de famille, un diplôme à préparer, des missions au sein d’une pa¬roisse pouvait s’avérer difficile à organiser. Mais lors de la formation, l’importance de la vie de couple et de famille a été particulièrement soulignée, ce qui nous a beaucoup apaisés et donc on a compris que pour un diacre perma¬nent marié, en fait le sacrement de mariage est premier et l’activité professionnelle passe avant la mission. Alors, nous avons décidé de nous mettre à l’écoute de l’Esprit de Dieu.

Être diacre, c’est d’abord un appel à l’amour envers Dieu et son prochain

Pour moi, le diacre est le signe de la présence visible et discrète du Christ au quotidien au¬près des plus petits et des plus fragiles.
Le service du diacre commence dans la prière et l’intercession. Il sert les prêtres à l’autel. Il sert la Parole puisqu’il va la proclamer et la commenter. Le diacre a pour mission en fait de servir l’Église et servir le peuple qu’il soit au sein de l’Église ou en dehors de l’Église.

À ÉCOUTER : ils sont passés au micro de RCF Alpha

Entretien avec Michel De Villanfray, au micro de Cécile Pollart, coordinatrice de l’antenne de RCF Alpha. Dans l’émission Forum de la rédaction, durée 28 minutes.

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