Diacres permanents : qui sont les 3 nouveaux ordonnés ?

Dimanche 1er mars 2020, (photo : de g. à d.) Laurent Szymczak, Luc Vatar et Vincent Mahé sont ordonnés diacres permanents par Mgr d’Ornellas, en la cathédrale St-Pierre de Rennes. Portraits des nouveaux ministres ordonnés.

Vincent Mahé, de la paroisse St-Augustin de Rennes

J’ai 47 ans. Je travaille chez Orange (labo de recherche et développement) à Cesson-Sévigné. Je suis marié avec Noëlie depuis 1998. Nous avons 4 enfants.

Vie de foi

J’ai été baptisé, mais ma famille n’était pas pratiquante. Le décès accidentel de ma sœur, en 1994, a bousculé mes convictions et m’a permis de rencontrer le Christ. Nous avons eu la chance, mes parents et moi, d’avoir des amis croyants qui ont été présents à nos côtés pendant ce temps de deuil. Ils m’ont apporté des livres qui parlaient de la foi chrétienne, et notamment Joie de croire, joie de vivre du père François Varillon. Cela a été une révélation pour moi car, comme scientifique, je pensais que les religions étaient une forme d’aliénation de notre dignité et de notre liberté. Or, pour la première fois, je comprenais que Dieu ne faisait pas de nous des pantins mais des êtres promis à une histoire sainte, qu’Il voulait que nous vivions de sa vie qui est joie, paix et lumière infinie. J’ai vraiment ressenti la présence du Christ à mes côtés dans ces moments difficiles. Et quand, enfin, j’ai pu dire « je crois », c’est comme une source d’eau vive qui a jailli de mon cœur, une grande joie ! Mon regard sur le monde en a été vraiment transformé.

Engagements

Noëlie et moi avons fait partie du Service diocésain des Vocations ; j’ai aussi accompagné des catéchumènes et intégré le Service de catéchuménat quelques années. Aujourd’hui, Noëlie coordonne les équipes de caté de la paroisse. Moi je reste investi dans le « Collectif du 6 rue de l’Hôtel Dieu » qui s’occupe des personnes en grande précarité. Dans la paroisse, j’ai rejoint une équipe liturgique et je participe également au groupe de réflexion « Science et Foi ».

Formadiac (la formation des diacres)

On nous invite à réfléchir et à travailler surtout sur ce qu’on appelle « l’être diaconal ». Il ne s’agit pas d’abord de « faire » des choses mais surtout de se laisser habiter par l’Esprit de Dieu pour écouter, pour vivre davantage la communion, l’attention aux autres, en particulier les personnes exclues. La formation nous refait aussi découvrir à quel point il est important de nous nourrir de la Parole de Dieu et de prier régulièrement Celui qui nous a promis sa présence.

Être diacre

La vocation diaconale, comme tout ministère ordonné, est une vocation au service du corps entier qui doit nous mettre dans la joie. C’est très enthousiasmant de se dire que nous allons « servir en sa présence » et qu’il nous accompagne sur nos chemins d’Emmaüs !

Laurent Szymczak, de la paroisse St-Pierre St-Étienne Cathédrale de Rennes

J’ai 50 ans, marié depuis 26 ans avec Élisabeth. Nous avons deux enfants, Gaétan et Noé, majeurs. Je travaille au rectorat de Rennes, depuis deux ans, après 24 ans dans la Police nationale.

Vie de foi

Ma vie de foi a toujours été lumineuse ; je me suis toujours senti accompagné par le Seigneur, et c’est dans l’Église, comme auprès des plus pauvres, que j’ai toujours trouvé ma joie : enfant de chœur puis en charge d’un groupe d’aumônerie de collégiens, fondant le groupe d’aumônerie de la caserne ou je faisais mon service militaire et responsable local et vice-président national de l’association « Police et humanisme » réunissant les chrétiens policiers. Depuis 2002, c’est la spiritualité franciscaine qui est mon chemin de foi, celui qui me mené au Christ, je suis membre du tiers-ordre franciscain, avec Élisabeth. Enfin, je suis également actif dans ma paroisse actuelle, tant au service des lectures que du catéchuménat et membre du Conseil pastoral paroissial.

L’interpellation

C’est à Fougères en 2014 que le curé est venu me proposer de réfléchir au diaconat. Avec Élisabeth, en total accord, nous avons dit oui, un oui qui signifiait : Seigneur, c’est en toute confiance que je te suis, Toi seul sais ce qui est le meilleur pour moi, pour nous.

Formadiac

Ce parcours de quatre ans, a été vécu en pleine confiance et en vraie sérénité. L’objectif est d’appréhender « l’être diaconal ». Aujourd’hui je ne suis indéniablement plus le même qu’au début du parcours !

Être diacre

Certes, de l’appréhension, mais mon expérience de vie m’a montré que s’abandonner à Dieu, a sa volonté, me rendait heureux et, rendait heureux ceux que j’étais amené à côtoyer. C’est donc en pleine confiance que j’avance et que je vais commencer à vivre mon ministère de diacre.

Luc Vatar, de la paroisse St-Martin en Pays de Guichen

J’ai 58 ans. Je suis marié à Catherine depuis 1992 et nous avons 3 enfants. Commerçant, je gère un magasin de bricolage.

Vie de foi

Je suis né dans une famille chrétienne avec une éducation chrétienne traditionnelle. Mais après, j’ai fait un parcours intérieur de foi avec des questionnements philosophiques tout en gardant un lien avec les Évangiles qui me donnaient des réponses. Je sentais, déjà, comme une présence et percevais le fait d’être aimé. C’est dans la prière que je sens cette rencontre, cette présence autour de moi Notre mariage, avec Catherine, a été perçu comme une grâce, tant pour elle que pour moi. Catherine est revenue dans l’Église dont elle s’était éloignée. Pour moi, le sacrement de mariage a conforté ma démarche spirituelle. J’ai appris à sortir de mon ego et à entrer en relation : c’est le Christ qui nous aide à aimer l’autre.

L’interpellation

On a bien perçu, l’un et l’autre, que c’était la volonté de Dieu que l’on aille sur ce chemin, pour notre bien à tous les deux, notre famille et notre paroisse.

Formadiac

L’accent est mis sur l’Etre : transformer notre être plutôt que se préparer à faire quelque chose. Le but est d’être un instrument au service de l’Esprit Saint et c’est Dieu qui, à travers son instrument, doit agir. Il s’agit donc de se décentrer et de s’ouvrir à cette dimension spirituelle pour pouvoir porter du fruit. Parallèlement a Formadiac, nous avons étudié les Évangiles de saint Jean, de saint Luc et, depuis l’année dernière, nous suivons la Formation St Matthieu, a l’IFT.

Engagements

Je suis hospitalier à Lourdes. Nous avons aussi été actifs dans une association qui s’occupe de personnes qui sont dans la rue. Avec Catherine nous avons, aussi, la chance de pouvoir visiter des personnes âgées. Catherine est engagée dans l’accompagnement des personnes au Centre de rétention administrative.

Être diacre

La diaconie, cela veut dire « service », « serviteur ». Donc, ce qui va changer : je ne sais pas si c’est de l’ordre du perceptible ! Il y aura la mission que me donnera l’évêque mais l’important est de laisser agir cette dimension de l’être, de ne jamais faire par moi-même.

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