Rennes prie la Vierge de la tendresse et de la paix

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Reportage à Rennes sur KTO

Mgr Pierre d’Ornellas a fait installer sur les deux basiliques rennaises, Saint-Aubin et Saint-Sauveur, de grandes bâches invitant à prier pour la paix en Ukraine. Une visibilité de la prière et de la solidarité active des catholiques du département.

Notre-Dame de la tendresse, Sainte Marie Mère de Dieu, accordez-nous la paix.

C’est au soleil, mais en plein vent, que les deux bâches ont été posées ce lundi 7 mars 2022. Hautes de 3 mètres, elles sont visibles des passants dans le cœur de Rennes, sur les façades de deux églises emblématiques de la ville : Saint-Aubin et Saint-Sauveur. Deux églises où se déroule une prière quasi permanente pour la Mère de Dieu, et où les rennais ont souvent mis leur espérance dans des périodes de grand danger.

Aujourd’hui, c’est l’icône de Vladimir qui y figure. Mgr d’Ornellas explique : « Cette icône nous dit quelque chose de l’unité qui devrait exister dans ces territoires qui ont la même origine historique et spirituelle. » Son origine se confond effectivement avec celle du peuple de Russie et d’Ukraine, qui partage le même berceau dans la région de Kiev. La représentation de la Vierge et de son enfant témoigne d’une grande tendresse et d’une grande humanité.

La force de la prière

L’appel à la prière est explicite : « Notre-Dame de la tendresse, Sainte Marie Mère de Dieu, accordez-nous la paix. » L’Archevêque de Rennes défend ce choix : « nous ne sommes plus dans une guerre conventionnelle, où il faut de la diplomatie pour l’arrêter. Quand monsieur Poutine dit qu’il met en alerte ses armes nucléaires, il n’y a pas d’autre possibilité que de supplier Dieu que cette arme ne soit pas utilisée. Ça donne le vertige ! »

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Mgr d’Ornellas fait aussi allusion à la prière du village de Pontmain pour que la guerre de 1870 s’arrête. Effectivement, suite à l’apparition de la Vierge le 17 janvier 1871, les Prussiens stoppent leur progression aux portes de la Mayenne.

Combien de temps, ces bâches resteront-elles en place ? « On passe d’une actualité à une autre : ces bâches resteront aussi longtemps que nécessaire pour nous rappeler ce qui se passe en Ukraine et manifester notre soutien. »

« Une solidarité extraordinaire »

« Je suis frappé de ce mouvement de solidarité ! Samedi j’étais à Combourg dans les salles paroissiales : c’était une ruche qui réceptionnait des cartons qui vont partir demain mardi vers la Slovaquie et la Pologne. Demain, un camion part aussi de Redon avec l’association Caridad. » Le père Nicolas Esnault, vicaire à Redon et membre de cette association, fera partie du voyage.

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« Nous avons demandé, par les paroisses, quelles sont les familles qui veulent bien accueillir des ukrainiens. On a déjà une douzaine de famille. Et ça va continuer » Le diocèse s’appuie sur l’expertise du réseau des « Diaconies » : une quinzaine de paroisses d’Ille-et-Vilaine sont déjà engagées dans l’accueil de réfugiés depuis l’appel du pape François lors de la crise syrienne en 2016. Chacun peut donc se signaler, pour un logement, une aide en temps ou matérielle…

« Un acharnement sans nom »

Mgr d’Ornellas s’inquiète : « J’ai participé à la création d’un institut de formation théologique en Ukraine, à Lviv, qui joignait l’Orient et l’Occident. Sera-t-il un jour sous les bombes ? J’ai aussi des amis en Russie, que j’ai visité il y a 3 ans : je suis sûr qu’ils souffrent avec les Ukrainiens. » L’Archevêque dénonce un « acharnement sans nom, cela me révolte ! Comme beaucoup ici, je souffre avec les Ukrainiens. »

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