Soeur Marie-Elisabeth, petite sœur des pauvres

Petite sœur des pauvres s'occupant d'une personne âgée
Petite sœur des pauvres s’occupant d’une personne âgée

Pourquoi avoir choisi une communauté qui accompagne les personnes âgées ?

Mon appel est lié aux Personnes Agées. L’accompagnement en est le sommet. J’ai toujours aimé les Personnes Agées. A l’âge de l’orientation professionnelle, le Seigneur avait déjà frappé à la porte de mon cœur. Mais comment Le suivre ? Où ? Tout restait à découvrir.

J’ai commencé mes études d’infirmière accompagnée par cette parole de Jésus : « Ce que vous avez fait aux plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Puis il y eut cette rencontre : une vieille dame vivant en maison de retraite fut hospitalisée. A l’époque, je ne comprenais pas les maisons de retraite. Or, elle y était heureuse. J’étais intriguée et, dans mes moments libres, j’allais la voir. Elle me parlait de sa vie là-bas avec beaucoup de joie. Je me suis dit : les Personnes Agées ne sont-elles pas aujourd’hui ces petits dont parle Jésus dans l’Evangile ? A mûri en moi le désir de travailler en gériatrie. Mais je voulais discerner. Etait-ce bien ma voie ?

J’ai demandé à faire un stage et l’on m’a envoyée… chez les Petites Sœurs des Pauvres. Très vite, ce fut le coup de foudre ! Je trouvais rassemblées dans cette communauté mes aspirations les plus profondes : une vie de prière, une vie au service des Personnes Agées, une vie fraternelle à dimension internationale, un élan missionnaire.

Durant ce stage, les Petites Sœurs ont accompagné une personne âgée en fin de vie. Je les voyais se pencher vers elle avec humanité, avec compétence aussi. En dehors des soins, elles venaient la visiter, lui parler. La personne âgée était sereine. La chambre était nette, propre, il s’en dégageait une incroyable paix. Je me souviens avoir pensé : « Voilà un endroit où la mort fait partie de la vie ».

Une fois Petite Sœur, j’ai à mon tour accompagné plusieurs personnes en fin de vie. Chaque fin de vie est unique car chaque personne est unique. Nous arrivons au soir de notre vie avec tout ce qui en a fait la trame : les joies, les peines, les blessures, les pardons donnés ou non encore donnés. J’ai vu des réconciliations magnifiques s’opérer : en soi, avec la famille, avec Dieu. Près du lit d’un mourant, nous ne sommes que d’humbles passeurs : nous accompagnons jusqu’à la porte, nous frappons à la porte, mais nous restons à quai. La mort, si paisible soit-elle, est toujours vécue comme un dépouillement, un détachement. Comme une rencontre. LA Rencontre ! « Voici que je me tiens à la porte et que je frappe ! »

Sœur Marie Elisabeth, Petite Soeur des Pauvres