Témoignage d’une sœur Dominicaine de Beaufort

Dominicaines de BeaufortA 23 ans, lors d’une retraite en juillet 2007, j’ai fait une rencontre extraordinaire qui a bouleversé ma vie : j’ai rencontré le Christ. Il a déposé en moi la joie de la certitude d’être aimée, la douceur de sa présence, la conviction que je ne pouvais plus vivre comme avant. Ce trésor brûlait en moi et je ne pouvais que l’annoncer. C’était la première étape, fondamentale, pour entendre l’appel plus pressant, quelques mois plus tard, à Le suivre jusqu’au don total de ma vie.

Fidèle à cet appel, et bien que j’ignorais totalement le lieu que le Seigneur me réservait, j’ai attaqué sereinement ma 6e année de médecine. Je devais accomplir mon devoir d’état avant toute autre chose, et j’avais confiance que c’était en ce quotidien qu’Il se révélerait pleinement. Au cours du carême suivant, une amie m’a demandé de l’accompagner pour un week-end dans un monastère. En arrivant à Beaufort, j’ai été saisie par la beauté du lieu, la liturgie, l’accueil des sœurs. J’ai essayé d’éteindre la flamme qui m’embrasait, reculant devant une vie contemplative ! Mais 3 mois plus tard, en sortant de la messe, je compris que je devais abandonner mes études de médecine, et mystérieusement, les portes de la vie monastique s’ouvraient largement devant moi. La quête d’absolu qui m’habitait trouvait soudainement un écho favorable, c’était une libération intérieure inimaginable !

C’est le 4 juillet que j’ai écrit aux sœurs pour leur demander de revenir les voir. Et c’est ce même soir que la joie de Dieu inondait tout mon être, me gardant plusieurs heures dans la louange et l’action de grâce, certaine que le plan d’Amour de Dieu pour moi se réaliserait à Beaufort, certaine de son Amour dont rien ni personne ne pourrait plus me séparer. Après avoir effectué quelques stages au sein de la communauté, je suis entrée au postulat à la Toussaint de cette même année. Et 3 ans plus tard, lorsque j’ai demandé à faire profession simple, le chapitre m’a annoncé que ce serait le 4 juillet ! Petit signe supplémentaire et action de grâce pour ce 1e engagement. Saint Dominique m’a mystérieusement attirée dans son Ordre dont j’ai appris à connaître et aimer le charisme de compassion, de miséricorde, d’intercession pour tous les hommes. Notre vie de baptisés consiste à être attentifs aux signes de l’Esprit, à nous laisser façonner, émonder, purifier, pour porter un fruit qui demeure. En nous mettant à son écoute, nous apprenons à nous abandonner à sa volonté, et à faire de toute notre vie un mystère Pascal, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

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