Tous mobilisés pour « prendre soin » des jeunes dans le diocèse de Rennes

A Keriadenn, terrain situé à Saint-Malo et géré par Silo – la Pastorale des jeunes du diocèse de Rennes

La place des jeunes dans L’Église diocésaine, c’est de la responsabilité de tous ! Tel est le message que voudrait faire passer le Conseil diocésain pastoral pour la nouvelle évangélisation, qui s’est retrouvé les 14-15 décembre 2018 au Monastère de Beaufort autour de la Synthèse du Document final issu de l’Assemblée du Synode consacrée aux jeunes.

La réflexion a été menée par le Conseil pastoral pour la nouvelle évangélisation, une instance diocésaine créée en juin 2015 par Mgr Pierre d’Ornellas. Elle regroupe, autour de l’Archevêque de Rennes, une vingtaine de représentants des différentes réalités pastorales du diocèse. Après lecture de la synthèse, prière commune et partage d’expérience, le conseil rejoint la Pastorale des jeunes du diocèse dans son discernement et souhaite faire passer un message aux catholiques d’Ille-et-Vilaine : « prendre soin » des jeunes est une mission prioritaire pour l’Église et elle est de la responsabilité de tous les baptisés, toutes les communautés.

Mgr d’Ornellas insiste : « Les jeunes veulent être écoutés »

Dans le même sens, Mgr d’Ornellas insiste, dans sa Parole parue dans le numéro de janvier 2019 de la revue diocésaine, sur l’importance de l’écoute, citant longuement ce même document final du synode. « Les jeunes veulent être écoutés »… « Les jeunes sont continuellement appelés à faire des choix qui orientent leur existence ; ils expriment le désir d’être écoutés, reconnus, accompagnés. Beaucoup se rendent compte que leur voix n’est considérée ni comme intéressante ni comme utile dans les milieux sociaux et ecclésiaux. »

Ce court message, à lire ci-dessous, présente la démarche d’accompagnement que tous sont invités à réaliser auprès des jeunes. Le conseil fait aussi quelques propositions.

Envie de se mobiliser  ?

La Pastorale des jeunes du diocèse propose pour la 2e année consécutive « Vous avez la parole ! », une rencontre diocésaine des personnes engagées auprès des jeunes.

> Rendez-vous le 2 février à Saint-Grégoire

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Compte-rendu du Conseil diocésain pastoral pour la nouvelle évangélisation

14-15 déc. 2018 – Beaufort  – Télécharger le texte

1. Le Conseil a d’abord retenu en premier deux paragraphes de la Synthèse du Document final : « Il cheminait avec eux » et « L’accompagnement ». Il a ensuite discerné les jeunes d’aujourd’hui et la formation de leurs accompagnateurs. Il a enfin soulevé des enjeux concrets en forme de questions.

2. Le compagnonnage est essentiel à la pastorale des jeunes

Celle-ci doit être continue sans être simplement événementielle. Elle consiste à prendre communautairement soin d’eux : aller à leur rencontre (plutôt que faire venir), les écouter, leur faire confiance, les valoriser et faire avec eux, de telle sorte qu’ils deviennent des initiateurs. Ils ont besoin, même dans leurs fragilités – de plus en plus psychiques –, de se sentir rejoints, reconnus dans leurs talents et donc aimés. Un jeune perdu, grâce à l’accompagnement, peut se trouver et s’en sortir.

3. Plus nous les accompagnons, plus ils nous accompagnent

Plus nous les accompagnons, plus ils nous accompagnent car ils sont en demande de sens et d’essentiel, avec une formidable envie de se donner, souvent sur de la courte durée. Des jeunes migrants apportent leurs clés de compréhension sur leur itinéraire, sur le monde. L’accompagnement est nécessaire pour des mineurs en situation compliquée, parfois en démarche de catéchuménat : ils ont reçu la lumière de la foi sans que leur famille soit croyante.

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4. Écouter sans peur leur créativité

Se lève une génération de jeunes qui ont des connaissances, qui ont réfléchi en raison du contexte complexe dans lequel ils grandissent. Ils sont sensibles à de belles et justes valeurs (à l’opposé de la société de consommation), ce qui est plein d’espérance. Leur laisser les clefs sur des sujets ou des actions d’envergure, leur ménager de réelles marges de manœuvre tout en étant accompagnés, même si cela comporte des risques. Se demander : dans quels Services seraient-ils partie prenante ? Les Services qui ne s’occupent pas prioritairement des jeunes devraient se poser la question : quelle passerelle jeter en direction des jeunes, quelle initiative prendre ? Écouter sans peur leur créativité. Ils sont l’Église d’aujourd’hui.

5. Les jeunes ont besoin d’être encouragés

Les jeunes ont besoin d’être encouragés : découvrir leur intériorité, entrer dans une aventure qui est celle de leur vie, se proposer des rêves qui sont de beaux rêves de justice, de solidarité, de paix. Faire émerger en eux les beaux désirs qui les meuvent dans le don de soi et la liberté. Être à l’écoute de leur vocation. Reconstruire avec eux tous les possibles et leur vision d’avenir. Les aider aux « décisions définitives » (lutter avec eux contre leur « paralysie décisionnelle »). Ils ont soif de découvrir Dieu, de Le prier. Leur demander : que veux-tu être plus tard ? (et non que veux-tu faire ?). Nombre d’entre eux évoquent leurs grands-parents, dont la grand-mère qui a témoigné de sa foi. S’ils s’engagent beaucoup dans la solidarité, comment cela les aide-t-il à rencontrer Dieu en vérité ?

6. Leur offrir des chemins de croissance

L’amitié est capitale pour participer aux propositions, mais un jeune peut arrêter si son ami arrête. Leur offrir un chemin de croissance grâce à la beauté, à la coresponsabilité et à l’ouverture aux vulnérabilités, mais aussi grâce à la culture, à la musique et au sport. Leur donner une parole juste sur la beauté de l’affectivité et de la sexualité, en leur apprenant à préserver leur intimité sans l’étaler sur les réseaux sociaux. Les protéger du cyber-harcèlement et les éduquer à l’usage du numérique avec lequel ils se sont construits psychologiquement, en y perdant parfois leur liberté. Veiller à l’équilibre et à la réciprocité homme-femme car beaucoup de femmes sont engagées dans la pastorale des jeunes.

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7. Que l’Église soit une mère exigeante et tendre

En accueillant leurs beaux désirs, l’Église peut être renouvelée. Elle leur dit : ne renonce pas à tes désirs. Que l’Église soit une mère exigeante et tendre. Qu’elle soit au service du courage des jeunes. Qu’elle se laisse enseigner par eux.

8. Pour eux, devenir des guides fiables

Se former à l’accompagnement humain et spirituel est nécessaire. Ne pas être démagogue. Devenir de bons maîtres, des guides fiables qui, avec « humilité, patience, disponibilité », aiment les jeunes et soient miséricordieux avec eux, qui sachent les entraîner dans la relecture à la lumière de l’amour de Jésus pour eux et pour le monde. Apprendre le regard et la parole bienveillants sur eux, l’écoute attentive qui prend du temps, et le discernement qui voit leurs beaux désirs sur lesquels il est toujours possible de poser une Parole de Dieu (cf. n. 128 de La joie de l’Évangile). Avoir des paroles vraies, être des adultes qui donnent du sens, qui montrent de solides convictions tout en respectant le cheminement des jeunes, et qui sachent assumer leurs erreurs en demandant pardon quand cela est nécessaire. Ne pas rester seul mais s’inscrire dans une communauté d’adultes qui accompagne l’animateur ; cela permet le soutien du partage d’expériences, de la relecture et de la prière. Oser dire que nous aimons Jésus et parler de Lui. Prendre au sérieux leurs questions sur la foi, expliquer, ouvrir des chemins où ils peuvent trouver des réponses solides. Reconnaître les charismes de chacun, « dons » de l’Esprit pour le bien du groupe.

9. Comment rejoindre les jeunes loin de l’Église ?

Comment rejoindre les jeunes professionnels qui sont loin de l’Église, et aller vers les jeunes aux périphéries ? Quelle proposition faire aux confirmés afin qu’ils poursuivent leur chemin de chrétiens ? Ne faut-il pas créer des espaces intergénérationnels où les jeunes écouteraient et interrogeraient des adultes qui ne soient pas leurs parents et dont ils recevraient conseils et témoignages ? Comment les personnes âgées rencontreraient-elles des jeunes ? S’il est nécessaire que les jeunes soient rejoints par des propositions, comment faire pour qu’ils ne soient pas empêchés d’y aller (par leur famille, par l’institution Église, par une organisation non adaptée,…), et pour qu’ils franchissent la porte de l’Église ?

10. Des adultes « disciples-missionnaires »

Comment accompagner les adultes afin qu’ils expriment leurs blessures ou leurs interrogations, pour qu’ils deviennent des « disciples-missionnaires », notamment les professeurs dans l’Enseignement catholique ? Comment les aider à oser une parole d’accompagnement pour des jeunes ? Comment faire croître la foi en Dieu qui appelle des jeunes à la vocation consacrée et à la prêtrise ?

11. En mission dans le diocèse ?

Pourquoi ne serait-il pas mise sur pied une sorte de « Fidesco » ou « DCC » diocésaine dans laquelle les jeunes accompliraient un service pour et dans le diocèse, en étant « disciples missionnaires » ?

12. Une visibilité, une paroisse ?

Pourquoi ne pas donner une visibilité en leur confiant une église qu’ils animeraient et dont ils seraient responsables ? Reconsidérer l’importance des « patros » dans le diocèse, qui sont une porte d’entrée pour l’évangélisation.

 

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